NATHAN
Partie II/II
Je suis en sueur. Je n'en peux plus. Mes muscles tremblent, je souffle comme un buffle et je ne rêve que de m'étendre sur le sol sans plus rien faire. La détermination que je lis dans les yeux de Jacques est effrayante. Il ne joue pas comme avec Pierre. J'ai l'impression qu'il y met toute sa volonté. Ça ne fait aucun doute : il veut gagner. Sauf que je ne peux pas lui offrir cette chance, sinon mon cauchemar perdura.
On enchaine les points avec difficultés, chacun allant de son stratagème afin de repousser l'autre du mieux qu'il le peux. À la base, nous devons arrêter le jeu à 11, mais il nous faudra forcément deux points d'écart et au train où vont les choses, j'ai peur qu'on ne les atteigne pas. Lorsque je me relâche, il me dribble et marque un panier. Je suis alors obligé de donner tout ce que j'ai pour lui renvoyer l'ascenseur. Je ne veux pas perdre. Et plus que tout, je ne veux pas qu'il remporte ce pari.
Je pensais que ce serait aisé de le battre. J'ai toujours été doué en sport et même s'il a tenu la cadence contre Pierre, je me disais que j'avais une chance. Horrible illusion. Il se défend comme si sa vie en dépendait. Je le déteste tellement à ce moment précis.
Il me bouscule et je titube, exténué. J'entends le ballon entrer dans le panier avant même de le voir et m'éponge le front en respirant grossièrement, à bout de souffle. J'ai même dû abandonner mon tee-shirt sous peine de terminer cette journée dans une tenue inconfortable. Déjà que j'ai l'impression que mon jean s'est resserré...
— Bah alors, Nath ? dit-il en passant une main dans ses cheveux, tout aussi essoufflé que moi. Tu veux qu'on arrête ?
— Même pas en rêve, je réplique en fixant la balle.
Elle rebondit sur le sol, dans sa main, alors qu'il s'approche de moi l'air de rien. Pourtant, je vois ses muscles qui tremblent - tout comme les miens - preuve de son épuisement.
— Tu peux abandonner.
— Et te laisser gagner ? Jamais.
Il sourit et se remet en position. Je lui fais un écran et tente de lui voler la balle. On se bataille pendant ce qui me paraît être un temps infiniment long avant que je ne lui vole le ballon. Comme si j'avais le feu aux fesses, je cours en direction du panier et envoie le projectile qui atterrit au centre du cerceau. Victorieux, je souris et déclare :
— Neuf à neuf, mon coco. La partie n'est pas terminée.
Le sourire carnassier qu'il m'adresse fait naître un frisson qui remonte le long de mon échine. Je suis certain qu'il pourrait faire plus que cela. Je sens que je vais en baver. Et je n'en peux plus.
Au bout de ce qu'il me paraît une éternité, Pierre annonce la fin du match et, chancelant, je me laisse tomber sur le sol avant de m'y allonger, bras écartés. Ma respiration est saccadée, mon corps poisseux et je rêve d'une bouteille d'eau. Tout aussi fatigué, Jacques s'assoit à côté de moi en tailleur tandis que nos amis passent la grille pour nous rejoindre.
Clément m'offre sa bouteille que je vide d'une traite, la bouche pâteuse. Je le remercie sans parler et savoure l'air frais du mois d'avril, remerciant le printemps d'être là.
— Avec Alex, on a décidé d'arrêter là, précise Pierre en souriant doucement. Vous étiez toujours ex-æquo donc ça n'aurait servit à rien de continuer...
— Ex-aequo ?! s'énerve le motard qui a, depuis longtemps, cessé de relever les points.
— Ouais, répond Aïdan qui tient la main de son petit ami. Vu que vous deviez avoir deux points d'écarts pour gagner, mais que vos scores se suivaient tout le temps, c'était impossible à départager.
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Meilleurs amis et rien d'autre
Romantik/!\Ce texte n'est pas représentatif de mon style d'écriture actuel, il y a beaucoup d'incohérence et de fautes, achetez-vous de quoi soigner vos yeux et votre mental... /!\ Nathan. Clément. Deux garçons nés dans une famille différente et pourtant...