Chap 11 🍿 Part II

1K 83 140
                                    

CLÉMENT

Partie II/II

J'enfile un polo blanc sur mon jean serré et passe une main dans mes cheveux afin de les discipliner. Nathan débarque avec un sweat rouge - le mien en l'occurrence - et attrape sa brosse à dent sur lequel il étale du dentifrice. Il s'observe dans le miroir avant de me jeter un rapide coup d'œil et s'empresse de faire briller sa dentition. Je m'adosse contre le lavabo et lui fait remarquer avec un petit sourire moqueur :

— T'as conscience qu'on va manger ?

— Ché our aen, me répond-il difficilement.

Comprenez par là « c'est pour l'haleine ». Je roule des yeux et passe une main dans la poche ventrale de mon sweat, juste pour l'embêter.

— Tu pouvais pas faire un effort vestimentaire ?

Il crache dans le lavabo et se rince la bouche avant de répondre.

— J'ai fais un effort. Je me suis habillé.

Je soupire, affligé par sa remarque et pose mon pouce à la commissure de ses lèvres pour retirer le dentifrice qui n'est pas partis. Je rince mon doigt et tente de confronter son regard, mais il persiste à garder les yeux rivés sur le bouchon qu'il visse lentement.

— Je voulais dire, une chemise ? Un polo ? Pas mon sweat.

— Roh, c'est bon ! il se tourne vers moi et prend une mine sévère. On va chez qui ?

— Sissy.

— Pourquoi ?

— Parce qu'Aïdan ramène enfin Alex.

— Bien, dit-il en hochant la tête. Est-ce c'est mon mec ?

Perturbé par sa question, l'image de mon meilleur ami au côté du brun ténébreux de décembre s'imprimant contre ma rétine, je mets quelques minutes à répondre.

— Non...

— Donc, je vais le draguer ?

— Non, je réponds en lui envoyant une œillade blasée.

— Donc, pas besoin de faire d'effort ! Je veux pas plaire à Alex, je suis juste moi. De toute façon, qui m'aime me suive.

Je lève les yeux au ciel et secoue la tête, affligé. On ne le changera pas ! Il enlève mon bras de la poche et m'agrippe par le col afin de me faire sortir de la salle de bain. Je peste contre lui et agrippe son poignet pour qu'il le lâche, lissant le vêtement avec soin. On descend dans le salon et aussitôt, le brouhaha d'ambiance devient beaucoup plus sonore.

— C'est moi qui ait demandé en premier ! s'époumone Amaury en volant un crayon à ma sœur.

— Bah t'avais qu'à l'attraper avant moi, riposte-t-elle en tentant de le lui voler.

Je soupire face à ce tableau affligeant. Ils ne peuvent pas passer plus de cinq minutes sans se tirer dans les pattes. Mon père arrive avec humeur, un rouleau de peinture dans la main - il refait la tapisserie dans le coin du salon, là où sont entreposé les jouets des plus jeunes - et agrippe ce maudit crayon avant de gronder, sur les nerfs :

Meilleurs amis et rien d'autreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant