Meilleurs amis et rien d'autre

Chap 19 🍿

NATHAN

Allongé à plat ventre sur le lit, je noue mes chevilles dans les airs, fermant les paupières pour murmurer mes définitions. Cachant la fiche de révision contre la couette, je tente de vérifier mes connaissances en espérant ne rien rater.

— Tu t'es trompé.

Je fronce les sourcils, interrompu dans mon laïus presque silencieux et foudroie du regard Clément. Il hausse les épaules et en colle une à la mienne, piquant ma fiche tout en expliquant :

— C'est les sub-linguales et sub-mandibulaires qui se jettent au niveau de la langue, pas la parotide.

Je pousse un profond soupire et laisse mon front reposer contre le matelas. Le pire, c'est que je le sais parfaitement ! Sauf qu'à trop réviser, tout s'emmêle dans mon cerveau. J'aimerais avoir les capacités de mon meilleur ami. Ainsi, je ne serais pas à Paris, mais avec lui. Il a beau dire que ce n'était que de trois places mon refus, il n'en reste pas moins que j'ai été recalé. Je ne suis pas aussi doué que lui. C'est chiant.

— Ça me gave ! je lâche en frappant la couette.

— T'es juste claqué.

— Le pire, c'est que je le sais ! Je suis juste pas assez concentré. Ou trop. Mes neurones disjonctent.

Il esquisse un sourire et vient jouer avec mes cheveux, massant mon crâne. Je ferme les paupières et repose ma joue contre le bras, sachant parfaitement que ses papouilles me feront perdre du temps dans mes cours.

— Il faut juste que tu te détendes un peu, me souffle-t-il en venant chatouiller mon oreille.

Mon cœur s'emballe soudainement et mon corps se tend. Depuis sa rupture avec Lisa, il n'a fait aucun pas vers moi. Ne sachant pas si cela l'intéressait toujours, je n'ai pas donc pas tenté de le toucher même si j'en meurs d'envie. Et lui ? Serait-il capable de remettre ça ? J'aimerais tellement.

— Tu connais une méthode efficace ? je demande d'une voix taquine, espérant qu'il comprenne le sous-entendu.

J'ai l'impression de n'avoir jamais été aussi nerveux de ma vie. Comme si c'était la première fois que je tombais amoureux et que je n'étais qu'un novice en matière de sexe. D'ailleurs, avec toutes les bêtises qu'on a envoyé sur la conversation groupée, on a une idée bien précise de comment cela se passe entre deux hommes. J'étais même surpris que Clément cherche les liens avec moi sans rien dire. Le pire, je crois, c'est que j'ai dû cacher mon érection. Non pas que ces messieurs qui s'adonnaient à leurs instincts étaient excitants, mais la perspective de le faire avec Clément m'a retourné le cerveau. Littéralement.

— Peut-être..., souffle-t-il dans ma nuque.

Un frisson remonte le long de mon échine et me secoue brutalement. Mes dents se plantent dans ma lèvre inférieure tandis que mon cœur décide que sa course doit être plus ardue. J'aimerais ouvrir les yeux et fondre sur la bouche de mon ami, mais je ne suis pas sûr de la réception de ce baiser. Timidement, comme si c'était la première fois, la main de Clément se glisse sous mon tee-shirt et vient effleurer mon dos. J'ai l'impression qu'un cours sur la respiration s'impose tant elle me paraît désordonnée.

— Les garçons ! Aïdan est là.

Il se fige et finit par enlever sa main tout en se relevant, l'air de rien. Le souffle court, je reste quelques secondes de plus allongé sur ce lit en maudissant le blond d'être venu sans prévenir. Néanmoins, je me lève parce que depuis sa rupture officielle avec son brun, on ne l'a pas revu. Et même s'il vient d'interrompre un moment qui aurait pu devenir intéressant, je veux être là pour lui.