NATHAN
Partie I/II
Clément a toujours fait partit de ma vie. Je dirais même que c'est plus qu'étrange que nous ne nous soyons pas rencontrés dans le même utérus. Je veux dire, je le connais comme s'il était mon jumeau et lui également. On aurait pu être frère si on avait eu la même mère. Ironiquement, on ne s'est connu qu'au jardin d'enfant. Je ne me souviens pas de notre première rencontre. Beaucoup trop jeune pour cela. Cependant, nos parents n'ont cessé de nous la raconter.
Ce petit garçon aux joues boudinées et aux sourcils froncés était apparut près de moi pour me voler mon petit train ce qui n'avait eut que pour effet de me faire pleurer. Était-je un pleurnichard ? À mes heures perdus. Pour excuse, j'avais à peine un an. En voyant mes larmes, il m'avait immédiatement rendu le jouet. Ce fut le commencement d'une longue et solide amitié.
Rapidement, nous sommes devenus inséparables. Nos parents ont donc été forcer de sympathiser. L'ironie ? Ils s'entendent comme larrons en foire. De ce fait, nous étions souvent chez l'un ou chez l'autre à défaut de se voir à la crèche. J'ai toujours eu un mal fou à accepter que l'on soit séparé. Je me souviens avoir piqué des crises de larmes quand nos parents venaient nous chercher pour nous ramener dans nos maisons respectives. J'ai dû en faire voir des vertes et des pas mûres à mes parents. Je ne comprends toujours pas comment ils ont pu garder leur calme. On était ingérable quand on décidait que l'on devait rester ensemble.
Le lien qui nous unit avec Clément est indéfectible. Indéchiffrable également. Il est comme un membre à part entière de mon corps. Une partie de moi. Mon cœur.
Aussi soudés que les cinq doigts de la main, nous faisons tout ensemble. Nous avons notre bulle, un espace personnel qu'il est compliqué de pénétrer. Et ce n'est pas faute d'avoir essayer.
Comprenant rapidement que notre complicité, que notre amitié était hors norme pour ne pas dire spéciale, nos parents ont vite abdiqués. Nous séparer révélait d'un crève cœur. Autant nous laisser faire ce que nous voulions. Une routine bien rodée s'est rapidement installée et seuls nos géniteurs devaient en faire les frais. Il était fréquent qu'ils nous laissent dormir chez l'un bien que dorénavant, nous ne dormons pratiquement qu'ensemble. Il est loin le temps où je ne partageais pas mon lit avec Clément Legrand.
Aux yeux des autres, notre relation peut paraître toxique. Trop envahissante. Incernable. Pour autant, je ne m'en passerais pour rien au monde. Parce que Clément est mon tout, ma moitié. Et j'aime cela. Le fait que l'on soit si fusionnel. Je me sens complet lorsqu'on est ensemble. Je vous le dit, l'univers a foirer notre conception !
Pendant longtemps, je m'en suis voulu de mettre inconsciemment à l'écart ce môme avec qui je trainais. Il était timide, taciturne aussi, blond surtout, et il avait un sourire craquant. Au fond, je sais qu'Aïdan ne m'en a jamais tenu rigueur, mais j'aurais pu faire un effort pour sortir de ma bulle. Bien que c'est plus facile à dire qu'à faire. Lorsque Clément est là, j'occulte le reste et il en fait de même. De ce fait, dès l'enfance, mon cercle social se résumait au brun et à ce petit teigneux de blond. Il faut l'avouer, Aïdan est chiant, mais il aime sans compter et il possède une tolérance à tout épreuve quand il s'agit d'amitié. Beaucoup serait partit en me voyant si fusionnel avec Clément. Lui est toujours resté.
Malheureusement, je ne pourrais jamais rien y faire parce que Clément passera toujours avant tout le monde. Que ce soit ma mère, Aïdan ou n'importe qui. Ce sont mes règles de bonne conduite ou plutôt celles de mon cerveau et de mon cœur.
— J'ai pris des pizza ! s'exclame Clément en ouvrant la porte de ma chambre.
Je sursaute et lui envoie un regard blasé tandis qu'une odeur alléchante de pâte chaude agrémentée de ses ingrédients emplit la pièce. Rapidement, ma chambre est devenu notre Q.G. En grandissant, nous avons toujours affectionné ma maison. Sûrement parce que c'est plus calme et que mes parents ont toujours étaient plus peace&love que les siens. Il faut dire qu'avec une famille de quatre gosses, ils se devaient de resserrer les boulons. De ce fait, j'ai supplié ma mère - enfin, disons plutôt que je lui ai fait les yeux doux - pour qu'elle fasse un double des clés à Clément. Elle a accepté immédiatement. De toute façon, s'il n'avait pas déjà une famille, elle l'aurait sûrement adopté...
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Meilleurs amis et rien d'autre
Roman d'amour/!\Ce texte n'est pas représentatif de mon style d'écriture actuel, il y a beaucoup d'incohérence et de fautes, achetez-vous de quoi soigner vos yeux et votre mental... /!\ Nathan. Clément. Deux garçons nés dans une famille différente et pourtant...