NATHAN
— Je dois y aller, m'annonce Clément en passant une veste par-dessus ses épaules.
Je me relève de mon lit et l'observe sans me cacher, analysant sa tenue en silence. Maintenant que j'ai pris pleinement conscience des sentiments qui m'obsèdent, je ne peux qu'être jaloux quand il annonce devoir rejoindre sa dulcinée. Et quelque part, je me dis que je suis un être abject. J'ai toujours désiré le bonheur de Clément parce qu'il est tellement important pour moi. Et pourtant, aujourd'hui, j'aimerais qu'il soit un peu malheureux et qu'il cesse cette histoire avec Lisa. Le pire je crois, c'est de savoir qu'ils sont passés à l'acte à cause de ce foutu message. On en a pas reparlé et je pense qu'il sait que quelque chose me tracasse puisque je ne l'ai pas taquiné. Mais sincèrement, je me sens incapable de faire des boutades sur sa vie sexuelle et amoureuse parce que mon coeur ne s'en briserait qu'un peu plus. J'aimerais tellement remonter le temps et refuser avec force sa main qui s'est insérée dans mon caleçon, quelques mois plutôt. Mais peut-être que si je ne l'ai jamais vraiment repoussé, si je n'ai jamais été dégoûté, c'est qu'au fond, cela devait se passer comme ça.
— Tu m'as entendu ? demande-t-il en venant taper ma cuisse.
Je grogne et entoure sa taille de mes bras avant de poser mon front contre son estomac. J'aimerais lui dire de rester, de ne pas lui rendre visite, de l'oublier, mais je ne peux pas. Et je ne veux pas. Il est mon meilleur ami. Je ne peux pas le perdre. J'ai besoin de lui dans ma vie. C'est un pilier qui me porte au quotidien.
— Je reviens demain matin pour le p'tit dej, Nath..., dit-il en passant une main dans mes cheveux.
— Je suis pas en train de te retenir, je mens en venant mordre sa peau à travers le tissu.
Il glapit et s'écarte avant de me frapper l'épaule. Je ris mesquinement et le fait tomber à la renverse sur le lit. Je m'amuse à lui faire quelques prises avant qu'il n'abandonne en poussant un profond soupir. Il roule sur moi et plante ses coudes de part et d'autre de mon visage.
— Tu vas faire quoi ?
— Clem, je suis pas du genre à prévoir les choses, je lui réponds, blasé.
— Envoie moi des textos.
J'esquisse un petit sourire et hoche la tête. Joueur, il fond dans mon cou et dépose quelques baisers avant de se lever tandis que je me recroqueville.
— Arrête de faire ça !
— J'aime beaucoup trop tes réactions, me taquine-t-il avant de frapper mes fesses.
Je récupère mon oreiller et le lui envoie en pleine figure tout en grognant. Il me salut une dernière fois et descends les escaliers en ricanant. Je me laisse retomber sur le matelas en poussant un soupir. Je pourrais sûrement passer à autre chose... s'il ne passait pas autant de temps à me taquiner. Il est avec Lisa et pourtant, quand il s'ennuie, il vient m'asticoter et on se fait du plaisir mutuellement. Cela ne va jamais plus loin que de la masturbation, mais ça fait mal tout de même. Parce que c'est comme s'il me soufflait le chaud et le froid. Comme s'il me disait "peut-être qu'il y a une possibilité" alors qu'il est en couple avec une jolie fille qu'il semble aimer. Je ne sais même pas pourquoi j'espère quoi que ce soit puisque je ne veux pas gâcher ce qui fait de nous deux un bloc solide et amicale.
On ne peut pas franchir cette limite inviolable.
On est meilleurs amis et rien d'autre.
Mon regard survole ma chambre et se dépose sur mon siège où gît la veste de moto de Jacques. On s'est revu plusieurs fois et à chaque fois, j'oublie de la lui remettre. Peut-être serait-il temps de la lui donner. Et au moins, cela aura le mérite de me sortir de mon ennuie. Je rampe jusqu'à ma table de chevet et récupère le smartphone qui y est posé.
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Meilleurs amis et rien d'autre
Romance/!\Ce texte n'est pas représentatif de mon style d'écriture actuel, il y a beaucoup d'incohérence et de fautes, achetez-vous de quoi soigner vos yeux et votre mental... /!\ Nathan. Clément. Deux garçons nés dans une famille différente et pourtant...