Chap 9 🍿 Part I

1K 81 161
                                    

NATHAN

Partie I/II

Je rentre, furibond. Sachant que ma mère n'a rien demandé, j'évite de claquer la porte du domicile, conscient que je risquerais de me faire étriper si j'agis ainsi. Je me déchausse avec rapidité et balance mon sac dans l'entrée, énervé. Me faire suspendre parce que je défends un ami qui se fait agresser verbalement seulement parce qu'il est homosexuel ? J'hallucine !

— Nathan, me fait ma mère, sévère, en se présentant devant moi, bras croisés. Je peux savoir pourquoi le directeur m'a appelé afin de me prévenir que tu étais suspendu pendant trois jours à cause d'une bagarre ? Je croyais que tu avais arrêté de te battre après le collège. Je ne suis vraiment pas contente de ce comportement.

Je pince les lèvres et tente d'être en colère contre elle, sauf que je ne peux pas. Ma mère est mon pilier, la personne qui m'aime le plus dans ce monde - enfin, si je ne compte pas Clément - et j'ai juste besoin de réconfort. Je plonge dans ses bras et niche mon nez contre son pull, réclamant un peu de tendresse.

— Nath, ce n'est pas comme ça que tu vas réussir à te faire pardonner, gronde-t-elle tout en me serrant quand même contre elle. Qu'est-ce qu'il s'est passé pour que tu frappe ce pauvre garçon ?

— C'est un enfoiré, maman ! je m'exclame, n'ayant pas envie qu'elle prenne sa défense.

Elle soupire et récupère mon visage entre ses mains avant de coller son front au mien.

— Mon trésor, s'il te plaît, explique-moi.

Je sens une certaine détresse prendre mon cœur, mais je me contente de l'ignorer avant de répondre :

— Il s'en est pris à Aïdan.

— C'est à dire ? demande-t-elle en fronçant les sourcils.

J'esquisse un petit sourire, amusé qu'elle réagisse ainsi. Telle une mère qui veut protéger son poulain, alors que mon ami n'est même pas son fils. J'adore ma génitrice. Je lui explique rapidement la situation, lui confiant ainsi l'homosexualité du blondinet. Non pas qu'elle l'ignorait puisqu'elle a sûrement dû nous entendre de temps à autre, mais je préfère prendre des pincettes parce qu'Aïdan n'a pas donné son accord pour que je divulgue cette information. Déjà que tout le lycée est au courant...

Elle me serre contre elle en soupirant et embrasse mon front avant de s'écarter. Elle se mord la lèvre inférieure et me dit :

— Je comprends que tu ai pris la défense d'Aïdan et je ne suis pas du tout en train de te dire que tu n'as pas bien réagis. Seulement, tu aurais pu être plus diplomate. Tu n'avais pas besoin de lui refaire le portrait.

Je grimace et évite son regard, conscient qu'elle a raison. Pourtant, je ne regrette pas mon geste. Ce type est une ordure.

— Bon... je suppose que la punition du directeur est exemplaire donc je vais juste te consigner dans ta chambre.

Je fronce les sourcils et boude, m'apprêtant déjà à quémander une certaine liberté pour Clément, mais elle me pince le nez et ajoute :

— Non, pas de Clément. De toute façon, il est malade. Allez, file dans ta chambre !

— Mais maman ! je proteste en lui faisant une moue larmoyante.

— Chéri, tu dois assumer les conséquences de tes actes, me dit-elle avec douceur.

Je pousse un profond soupir et acquiesce en récupérant mon sac, grimpant jusqu'à ma chambre avant de m'avachir sur mon lit, dépité. Être puni pour avoir protéger un ami, le comble ! Kuro ronronne et saute sur mon matelas, venant se lover contre moi. Je le récupère et plonge mon nez dans sa fourrure noir, savourant sa douceur.

Meilleurs amis et rien d'autreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant