Meilleurs amis et rien d'autre

Chap 8 🍿 Part II

CLÉMENT

Partie II/II

Enfilant des lunettes rondes et ridicules que j'ai emprunté dans la mallette de déguisement de mon petit frère, j'observe mon reflet en grimaçant. Sérieusement ? Pourquoi les sept nains ? On ne pouvait pas prendre un autre Disney ? Un qui ne nécessitait pas que je me déguise en un vieux sage. J'enfonce le bonnet jaune sur mes cheveux bruns et grimace devant le miroir. Rien ne va. Le pantalon chino beige associé à un tee-shirt rouge, une ceinture encerclant ma taille et ce maudit couvre-chef me rendent... hideux. Tel est le mot.

Nathan débarque, un jean comme bas et un tee-shirt pourpre sur le dos, terminant de nouer sa ceinture. Il me sourit et enfonce un bonnet orange sur son crâne. Même s'il est ridicule, il continue de sourire comme s'il se prélassait dans la meilleure de ses tenues. Il se tourne vers moi, poings sur les hanches et me demande :

— Comment je suis ?

— C'est horrible.

— Je te parlais de moi. Pas de la tenue.

— C'est bien ce que je disais : horrible, je réitère avec un petit sourire.

Il vient me donner une taloche à l'arrière du crâne avant de me faire l'une de ses prises de karaté qui me fait m'agenouiller. M'excusant platement, je le supplie de me relâcher et me malaxe les pauvres muscles endoloris. Il passe devant moi avec ce maudit sourire arrogant sur les lèvres et j'en profite pour lui frapper le postérieur. Il prend un air outré et me lève son majeur avant de quitter la salle d'eau.

Je soupire et observe ma main quelques minutes. Elles sont putains de ferme ! Je ne sais pas pourquoi je ne le remarque que maintenant. Je ne suis pas stupide, j'avais déjà mentionné que Nathan avait un bon cul - c'était lors d'une soirée un peu alcoolisée où on devait déterminé lequel de nos amis possédaient le meilleur fessier... ne me demandez pas qui a instigué ce jeu, je ne saurais le dire... -, mais je n'en prend réellement conscience que maintenant.

Sûrement parce que depuis ces trois petites fois... nous avons recommencé. Pas de façon régulière, mais parfois. Pour le jeu. Par ennuie. Parce qu'au lieu d'aller chercher une fille, il suffisait de se donner du plaisir l'un et l'autre. C'est venu naturellement et nous n'en parlons pas vraiment. Parfois, j'ai l'impression que je suis toujours celui qui instigue la chose, mais puisque Nathan répond, je considère que nous sommes deux. S'il doit y avoir responsabilité, elle nous incombera.

Je l'ai dis : je préfère faire une bêtise à deux plutôt que seul.

Je me dirige vers la cuisine où Daphné et Amaury piquent du nez devant leur bol de céréales, seul vrai moment de répit. Réveillé depuis longtemps - préparation pour le carnaval oblige -, Nathan fait la conversation avec mon père tandis que je prends place à ses côtés, ramenant la boîte de Kellog's près de mon bol.

Je contemple les Tresor qui tombent dans le récipient avant de les imbiber de lait froid, y plongeant ma cuillère. Je grignote dans le silence, observant le carton de la boîte, l'analysant sans vraiment la voir. On termine de manger dix minutes plus tard et nous remontons pour nous laver les dents.

— T'as bien dormis ? me demande-t-il en détaillant mon visage.

— Ouais.