NATHAN
Partie I/II
Je ferme la bouche et arque un sourcil, l'incitant à prendre la parole. Il me sourit et demande :
— Tu voulais parler ?
— Non, dis ce que tu as à dire. Ça attendra, je réponds avec un petit sourire.
— T'es sûr ? insiste-t-il en fronçant les sourcils.
— Oui, par contre si tu continue à me faire perdre du temps, je vais te devancer.
— Impatient ! gronde-t-il.
Je souris et hausse les épaules, coupable. Il se mordille la lèvre inférieure et finit par se lancer :
— Je suis allé voir Jacques pour lui dire qu'il devait arrêter de t'approcher.
Pas vraiment surpris, je me contente d'acquiescer en comprenant un peu mieux leur comportement de tantôt. Il me jette un regard craintif, mais je lui offre une moue blasée. De toute façon, cela devait bien arriver à un moment ou a un autre. J'aurais juste souhaité que sa déclaration s'accompagne d'autre chose. Vœux stupide décidément.
— Quoi ? je m'exclame sous son insistance. Que veux-tu que je te dise ? Tu sais que tu n'avais pas à le faire, c'est bien pour ça que tu viens de me l'avouer, non ? Alors, je m'en fiche. Ce n'est pas comme si Jacques allait t'écouter...
— Grmph, s'agace-t-il en fronçant les sourcils.
Je le dévisage avec un petit sourire, mes doigts continuant de fourrager dans sa chevelure. Il s'allonge complètement sur le ventre, m'offrant une belle vue de ses fesses blanchâtre, puis grogne :
— Qu'est-ce que tu voulais dire ?
Je sens mon cœur s'emballer, mes sens de mettre en alerte, mes mains devenir moites et mon esprit prendre peur, mais je ne peux plus reculer. On est allé trop loin. Tant pis s'il me rejette, je ferais tout pour me racheter en tant que "meilleur ami". D'un calme sans nom et sans afficher ma gêne, je declare :
— Je suis amoureux de toi, Clem.
Je lui aurais bien dit « je t'aime », mais je ne suis pas sûr qu'il l'aurait comprit. On se le dit souvent, cela n'aurait pas eu l'impact escompté. Parce qu'aux yeux exorbités qu'il me fait, à la bouche qu'il garde entrouverte et à la soudaine paralysie de son corps, je comprends que mon message a été parfaitement entendu.
Dans un silence presque angoissant, j'attends une réponse qui ne vient pas. J'entends presque les tic-tac d'une horloge imaginaire résonner dans ma chambre et mon propre cœur se débattre contre ma cage thoracique.
— Euh..., je me racle la gorge, Clem ? Répond au moins. Juste... histoire de me dire que t'es encore en vie ?
Il ne bouge pas d'un cil et je cherche en vain une réponse à travers ses cheveux qui cachent ses yeux. Soudain mal à l'aise, je me rassois en ramenant le drap afin de cacher ma nudité, puis glisse mes doigts sur son front pour lui dégager les paupières. Surpris, je reste figé en l'observant. Des larmes silencieuses coulent sur ses joues alors qu'il fixe son poing accroché au drap. Confus et pris de remord, je dis :
— T'es pas censé pleurer, Clem. C'est pas grave, hein ? C'est pas une maladie. Je finirais forcément par ne plus rien ressentir un jour, ok ? Ça change rien au fait qu'on soit meilleur ami à vie, d'accord ?
S'il te plaît, s'il te plaît, dis quelque chose ! Je t'en prie, supplie mon esprit. J'ai la gorge nouée et les yeux en feu. J'ai tellement peur qu'il me rejette, lui, mon ancre dans cette vie. Brusquement, il se redresse et me saute dessus avant de tirer sur mes cheveux pour coller mon front au sien, une expression contrariée sur le visage.
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Meilleurs amis et rien d'autre
Romance/!\Ce texte n'est pas représentatif de mon style d'écriture actuel, il y a beaucoup d'incohérence et de fautes, achetez-vous de quoi soigner vos yeux et votre mental... /!\ Nathan. Clément. Deux garçons nés dans une famille différente et pourtant...