Meilleurs amis et rien d'autre

Chap 13 🍿

NATHAN

— T'es sérieux ? je fais avec humeur, le combiné plaqué contre mon oreille.

— Désolé Nath, mais Lisa veut à tout prix que ce soit un truc de couple..., s'excuse pitoyablement mon meilleur ami.

— Mais on avait dit qu'on y allait ensemble !

Je m'énerve contre cette foutu manche qui ne veut pas redevenir droite, le pli continuant de maltraiter ma chemise. Si je m'écoutais, je jetterais le fer à repasser à l'autre bout de la pièce et je planterais tout ici. Sauf que d'une, ma mère risquerait de me tirer les oreilles pour avoir abîmé son matériel, et de deux, je m'en voudrais à mort.

— Nath, je sais, mais comprend-la. On passe tout notre temps ensemble et c'est juste le temps d'entrer au bal. Après, on sera tous ensemble dans la salle.

Je lâche un soupir exaspéré, détestant de plus en plus cette maudite Lisa qui met en péril tout ce qu'on avait prévu. Et je rage en voyant Clément courber l'échine comme un petit chien.

— Ok, vas-y on se rejoint là-bas, je rétorque sèchement.

— Nath, fais pas la gueule.

Je la fais si je veux, bordel ! je songe en m'exhortant au calme. Je ne veux pas me disputer avec mon meilleur ami, pas à deux heures du bal de fin d'année.

— On se retrouve là-bas. Je dois finir de repasser ma chemise. À toute.

— À t...

Je raccroche avant d'écouter son charabias emplit de culpabilité. Je n'arrive pas à croire qu'il ait accepté d'y aller sans moi. On s'était promis, même avec des copines, de faire une voiture commune et de s'y rendre ensemble. Afin d'avoir une photo groupée de cette soirée à accrocher parmi toutes les autres. Et il a fallu que madame je-suis-la-nouvelle-copine-de-Clément fasse son caca nerveux pour réinventer les règles.

— Tu es en train de martyriser cette chemise, Nath.

Je relève la tête vers ma mère et soupir, excédé. Je ne comprends pas tout ce qu'il m'arrive et j'en veux à Clément de me faire cela. Ce jeu étrange auquel on s'est adonné à partir de Janvier n'a fait que continuer, malgré sa copine, et je suis en train de ressentir des choses bizarres. Des choses qui me perturbent et qui m'assaillent sans que je ne parvienne à mettre des mots dessus, trop confus. Ou peut-être, trop effrayé à l'idée de verbaliser ce qui retourne mon cœur dernièrement. Et tout est de la faute de Clem qui se montre aussi... incertain.

— Pousse-toi, mon trésor, ordonne ma génitrice en me volant le fer à repasser. Va passer un coup sur ton visage et calme-toi, ce n'est qu'un bal.

— Hum.

Je la remercie d'un baiser sur la joue et je grimpe les escaliers, maussade. Je ne cesse de ruminer tout ce qui a pu se passer entre nous deux et je me demande si c'est normal. Si, peut-être qu'à un certain moment, les meilleurs amis font ce genre de choses entre eux. Si ce n'est dû qu'à notre amitié fusionnel. Si c'est moi. Si je me perds derrière la frontière en ayant peur de faire face à ce tourbillon d'émotions.

Vrr ! Vrr !

Je sors mon smartphone de ma poche, observant rapidement le pantalon noir coupe droite que j'ai mis pour l'occasion et lis rapidement le texto qu'on m'a envoyé.

✉️ De Aïdan :
On passe te chercher dans 20 mins. T'es prêt ?

📩 De Nath :
Ouais, je repasse ma chemise et je suis ok 👌🏻