Chapitre 24 ✅: Théa, Alfred, Ruth.

1.4K 111 193
                                    

Home Revival, vendredi, 16h11...

Théa était dans la grande cuisine de l'association, en compagnie de toutes les pensionnaires, de la gouvernante et des trois jeunes domestiques qui prenaient soin des lieux. La jeune femme leur montrait comment dresser d'une manière attrayante les assiettes des plats qu'elles avaient cuisinés ensemble, sous sa supervision. Toutes étaient fascinées par la façon dont elle avait su disposer les constituants gourmands du repas, sans que les saveurs n'en ressortent dénaturées. Debout devant la longue table, son chignon emprisonné dans un filet, un tablier attaché autour du cou et des reins, Théa s'activait rapidement ; toutes ses « assistantes » observaient sa gestuelle en l'encadrant à bonne distance, assise sur des chaises hautes. Quant à la petite Madelyn, elle était près de sa mère, à grignoter des fruits secs en souriant avec insouciance et en dandinant des pieds.

- Eh bien ! Merci beaucoup, Mlle Théa, s'exprima Madeline Connor qui n'avait presque plus d'hématomes visibles. Moi qui répétais tout l'temps que le plus important, c'est le goût, je ne suis plus si sûre !

- Il est indispensable que le goût du repas soit agréable dans la bouche, chère Mady, commenta son interlocutrice en souriant. C'est juste qu'il faut aussi donner envie grâce à l'aspect, pour avoir toutes les chances de satisfaire la personne que l'on sert.

- Je vois, je vois. Y a des clients très compliqués qui refusent de manger si c'est pas joli.

- En effet. Et le but est de pouvoir commercialiser les repas au plus grand nombre de personnes possibles.

- Hmm. Si les richards voient tout l'temps leur nourriture aussi bien présentée dans les assiettes que vous leur servez, il n'est pas étonnant qu'ils fassent les gros difficiles avec la cuisine de nos quartiers crasseux.

- Voyons, ce n'est pas comme s'il n'y avait pas des restaurants et des auberges où l'on sert de la bonne nourriture dans ces zones. Rien qu'aux odeurs alléchantes qui se dégagent de certains de ces établissements, il est très facile de deviner que le chef est doué.

- Vous le pensez vraiment ?

- Bien sûr.

- Et comment vous savez tout ça ? Vous n'avez rien d'une fille sortie de ces coins.

- En fait, j'ai des connaissances qui vivent non loin de là. Quand l'occasion se présente de les voir, nous mangeons aux alentours et nous faisons même des achats.

- Hum... Vous n'êtes pas vraiment comme on croyait.

La cuisinière accomplie sourit en s'attaquant au dressage de son troisième et dernier plat.

- Au fait, j'espère qu'aucune de vous n'aura de mal à dresser son assiette à ma suite, émit-elle au bout d'un moment.

- Je n'aurais pas de problème avec l'assiette de salade, répondit la jolie Jasmine Mason, mais je ne suis pas très certaine de pouvoir reproduire les détails de l'assiette de pommes de terre rôties faites avec du poisson, j'ai peur de tout émietter avec la fourchette. Ça m'a l'air compliqué.

- Essayez, Jasmine, je pense que vous vous en sortirez sans grand souci. Si vous le souhaitez, vous pourrez même improviser pour faire quelque chose de différent.

- Euh... Non, merci. Je vais faire l'effort de recopier ce que vous avez fait, je ne suis déjà pas très douée pour la cuisine, alors...

Elle termina sa phrase en ayant une grimace, ce qui fit sourire Paulette Dixit.

- Si je parviens à faire pareil que vous, déclara cette dernière, je vais m'entraîner avec Jasmine pour vous présenter des résultats satisfaisants.

Les Rebelles De Londres [Histoire Terminée Et Éditée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant