Chapitre 59: June, Marie, Ruth.

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Résidence londonienne du duc de Longwood, mardi, 9h35...

Après l'avoir aidée à prendre un bain et à se vêtir, Claire sortit des appartements de sa maîtresse sans omettre de complimenter sa mine radieuse. En effet, depuis deux jours qu'elle était mariée, June n'avait beau bénéficier que de quelques heures de sommeil durant la nuit, le matin venu, elle rayonnait de vitalité. Il ne faisait pas de doute que son corps était épanoui. Les étreintes torrides avec Adrian la ravissaient au plus haut point, et elle était sans cesse dans l'attente de pouvoir le toucher. Le jeune homme était débordant d'attentions, il souriait si souvent qu'elle avait le cœur qui s'affolait rien que d'y penser. June était plus que fascinée par ces facettes de son époux, voire complètement conquise. Parfois elle le regardait à la dérobée et se pinçait pour se rassurer qu'il ne s'agissait guère d'un rêve. Et dire qu'elle avait craint de finir incontestablement malheureuse à ses côtés ! En même temps... Il ne fallait pas trop s'avancer. Le plus important était de profiter de chaque instant de ce bonheur inattendu que la vie lui offrait.

Ce matin, lorsqu'elle s'était éveillée et avait constaté que son compagnon avait déjà quitté le lit depuis longtemps, sa déception avait été si grande qu'elle s'était demandée d'où venait cet instinct de possessivité. N'avait-elle point l'habitude de se réveiller seule ? C'était ridicule ! Une semaine ne s'était pas encore écoulée qu'elle s'habituait volontiers à dormir et à s'éveiller auprès de son époux. Or, c'était une situation très rare au sein des couples de la société dans laquelle ils évoluaient. Et tandis qu'elle se réprimandait en se demandant pourquoi elle se montrait si émotive, June avait constaté que son compagnon lui avait laissé un billet au chevet du lit pour expliquer qu'il était sorti faire une promenade à cheval, et qu'il avait très hâte de rentrer la retrouver. Toutes ses résolutions les plus raisonnables s'étaient effondrées et son cœur ému avait chaviré.

Adrian était d'un réconfort exceptionnel et elle craignait que si les choses continuaient ainsi, ses doutes se confirmeraient et il lui faudrait admettre être tombée amoureuse. Aussi grotesque que cela pouvait paraître, c'était une réalité difficile à ignorer ! June se sentait dépassée... Pourtant, d'un autre côté c'était bien mieux que d'être amoureuse d'un ami, qui entretenait une relation ambiguë avec sa cousine par alliance. Ce, sachant que la jeune femme en question était fort chaleureuse et amicale. Il était donc préférable de s'enticher de son propre mari, au risque d'avoir un jour le cœur en...

Quelques coups furent frappés à la porte, interrompant le cours de ses pensées. La rousse se leva du canapé où elle s'était assise.

- June ? fit patiemment une voix à l'extérieur.

- Euh... Oui, j'arrive.

Elle se dépêcha d'aller ouvrir le battant, pour découvrir Ruth sur le seuil. Cette dernière souriante, délicate et ravissante dans une élégante robe bleue. Ravie de la voir, June lui rendit son sourire et s'écarta pour la laisser entrer.

Elles échangèrent les courtoisies matinales d'usage et la rousse nota en fermant la porte, que la nouvelle arrivante n'avait pas les mains vides. Elle tenait un sobre et élégant sac cadeau.

- Est-ce pour moi ? interrogea June.

- Oui.

- Si c'est de votre part, je ne puis accepter. La capeline et les gants en soie que vous m'avez déjà offerts sont largement suffisants.

- Oh, ne vous en faites pas. Ceci ne vient pas de moi.

- Tant mieux.

- Vous avez demandé à madame Moore de ranger par ordre de priorité - dans votre boudoir - tous les présents qui vous étaient adressés, fit remarquer la brune.

Les Rebelles De Londres [Histoire Terminée Et Éditée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant