Chapitre 56: June, Théa, June.

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Reprenant ses esprits, June dut se faire violence intérieurement avant de pouvoir soustraire ses lèvres aux attentions torrides d'Adrian. De toutes ses forces, elle le repoussa et le contourna pour courir se réfugier derrière un sofa, la respiration saccadée et le cœur battant follement. Elle s'en voulait de s'être montrée si faible alors que la situation était très sérieuse.

Son compagnon qui l'avait laissée s'échapper sans essayer de la retenir, fit volte-face, une expression neutre sur le visage.

- C'est ainsi que vous comptiez résoudre nos conflits ? grinça la jeune femme. En m'embrassant de force ?

- Vous n'avez guère manifesté une opposition remarquable ? nota-t-il avec flegme.

- Je vous déteste.

- Ça, vous me l'avez déjà répété un grand nombre de fois.

- Je ne vous supporte pas. Vous êtes le pire des hommes.

- J'en doute, mais s'il vous faut le dire à haute voix pour essayer de vous en persuader, je ne vais pas vous en empêcher.

- Quel présomptueux ! Je dis ce que je pense !

- D'après moi, vous dites ce que vous aimeriez penser, répliqua le beau brun.

- Vous ne comprenez rien.

- Je ne comprends peut être pas tout, mais un certain nombre de choses ne m'échappe pas pour autant. Nous sommes attirés l'un par l'autre.

- C'est faux !

Cette réplique était vraiment de la mauvaise foi, mais elle n'avait pas envie d'être honnête.

- Arrêtez de mentir, soupira-t-il.

- Vous êtes insupportable.

- Vous me désirez, June. Quant à moi, en plus de vous désirer, je vous aime. Je regrette du plus profond de mon cœur de vous avoir maltraitée. Je n'aurais pas dû.

- On ne trahit pas la personne que l'on aime.

- Sur le coup, je n'ai pas eu de meilleure idée que vous piéger, je n'imaginais pas d'alternatives plus efficaces. J'en suis navré.

- Je refuse de vous croire.

- Je ne vous ferai pas de mal.

- Cela, je ne peux l'affirmer. En ce moment, j'ai mal par votre faute.

- Laissez-moi donc me rattraper.

- Comment ?

- En prenant soin de vous.

- Tss... Avec quelques insipides baisers ?

Il eut un furtif sourire avant de se reprendre.

- Non, beaucoup plus que cela. Et je note en passant que nos baisers sont loin d'être insipides.

Elle ne répondit pas.

- Parlons un peu de l'accord que j'avais avec votre père.

- Vous ressortez plus que gagnant de cette entente.

- Si on veut, oui. Mais il ne s'agit pas de finances.

- Vous y avez renoncez ?

- Mieux que ça. Non seulement votre dot restera intact, mais la somme que m'avait promise le vicomte vous reviendra.

- Essayez-vous à tout hasard de m'acheter ? s'enquit-elle sur un ton soupçonneux.

- Non. Il se passe simplement que je comprends la soif d'autonomie que vous nourrissez et que j'ai en vue de vous aider à l'obtenir.

Les Rebelles De Londres [Histoire Terminée Et Éditée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant