Chapitre 3 : June, Iris.

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2 jours plus tard, résidence londonienne du vicomte de Torrington, 11h30...

Après que sa femme de chambre l'ait préparée, lady June sortit de sa chambre avec l'objectif précis en tête d'avoir des explications sérieuses avec son père. Elle avait pris le temps de se calmer durant une journée et désormais se sentait prête à lui faire face, elle prit un couloir et descendit plusieurs marches d'escalier avant de se retrouver au rez-de-chaussée où se trouvait son bureau. Elle frappa à la porte à maintes reprises avant que la voix de son père ne lui donne la permission d'entrer, ce qu'elle fit en prenant la peine de refermer la porte derrière elle. La pièce était grande, spacieuse et bien éclairée par la lumière du soleil qui entrait grâce à une grande fenêtre en vitre ouverte sur la gauche. Une étagère de livres était posée sur la droite, en face d'elle il y'avait son père assis derrière son bureau dans une chaise roulante, elle ne voyait pas ses jambes d'où elle était mais elle savait qu'elles étaient recouvertes par une couverture lourde. Il faisait mine d'être très concentrée sur ses livres de compte. Au le mur derrière lui, étaient accrochés plusieurs portraits de leurs ancêtres.

- Bonjour Père, commença t-elle d'une voix posée.

Il fronça ses sourcils et leva la tête pour la regarder. C'était un homme maigre aux traits très anguleux, il avait des cheveux blonds comme ceux de ces deux autres enfants. elle se demandait très souvent de qui elle tenait sa crinière rousse car ni sa mère, ni aucun de ses grands-parents n'en avaient eue. Elle fixa de nouveau son père avec attention, depuis l'enfance, il y'avait toujours eu un mélange de sévérité et de mélancolie sur son visage. C'était assez troublant de savoir que deux êtres aux tendances aussi mélancoliques que son père et sa mère avaient eu la mauvaise idée de se marier, cela ne leurs avait apporté du bonheur ni à l'un ni à l'autre.

- Bonjour, comment vous portez-vous June ? S'enquit-il de sa voix basse légèrement enrouée.

Elle avança de quelques pas et fit une gracieuse révérence, il hocha la tête d'un air satisfait et ferma le registre qu'il consultait pour accorder à sa fille toute son attention.

- Je me porte bien Père et vous-même ? Dit-elle en se redressant.

- Je suis vivant ma fille, c'est déjà quelque chose. Répondit-il en s'adossant à son fauteuil pour la jauger calmement.

Elle le regarda bien en face et se garda de prendre place dans un siège, elle avait besoin de rester debout pour évacuer en silence l'énergie colérique qui l'étouffait.

- Oui, en effet c'est déjà quelque chose Père. Approuva t-elle sur un ton distant. Je dirais même que vous n'allez pas aussi mal que l'on pourrait le croire, votre cerveau fonctionne encore et à une allure très vive, n'est ce pas ?

Il eut un sourire lasse et Elle sut qu'il avait parfaitement saisi où elle voulait en venir. C'était tant mieux, car elle n'aimait pas tourner autour de l'essentiel.

- Je suppose que vous avez eu une discussion avec lord Adrian, dit-il en jouant avec un crayon entre ses doigts.

- Le mot est un euphémisme. Cet homme a pris du plaisir à me jeter à la figure des mots et des phrases cruellement choisis dans le but de m'humilier. Déjà qu'il ne manquait pas de prétexte pour faire de ma vie un enfer, voilà que vous lui avez offert sur un plateau en or le sort de mon avenir... N'est ce pas un peu cruel Père ?

- Lord Adrian est sans doute un peu excessif dans sa manière d'être et d'agir, mais il faut le comprendre ma chérie, être l'héritier d'un duché n'a rien de facile. De Lourdes responsabilités sont posées sur ses épaules et il évacue cette pression en étant disons... Intolérant envers les autres.

Les Rebelles De Londres [Histoire Terminée Et Éditée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant