Chapitre 49 : June, Ruth.

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Home Revival, après-midi...

- Bien, commença la jeune noble. Puis-je savoir quels sont vos âges et parcours respectifs ?

- J'ai quarante-six ans, débuta la doyenne, je me suis mariée à l'âge de dix-sept ans avec Charles Heley, le père de ma fille avec qui j'ai eu deux enfants. Morgane âgée aujourd'hui de vingt-cinq ans et mon fils Romuald qui en a vingt-deux. C... c'était un homme bon et travailleur.

- Toutes nos condoléances, Mme Heley.

- Merci. Lorsqu'il est mort, j'étais encore assez jeune, mes enfants avaient onze et huit ans. Alors trois années plus tard, je me suis mise en couple avec un autre homme. Il était également veuf et père d'un garçon de quinze ans.

- Le fils de ce compagnon a un an de plus que votre fille et quatre de plus que votre fils, est-ce bien cela, Madame ? questionna Théa pour bien consigner ses notes.

- C'est exact. Très vite, nous nous sommes installés chez lui pour former une famille, même s'il n'a jamais officialisé notre relation.

Pensivement, June acquiesça en l'observant avec attention.

- C'est lui qui vous a fait tous ces bleus ? interrogea-t-elle.

Le regard de son interlocutrice s'embua aussitôt de larmes.

- Je n'aimais pas vivre seule, se justifia-t-elle d'une voix amère, il pouvait se montrer très gentil, aimant, généreux, et je tenais à ce que mes enfants grandissent avec une figure paternelle à leurs côtés. C'est assez important.

- Qu'est-ce qu'il avançait comme reproche quand il vous frappait ?

- En général il disait que j'avais besoin d'être corrigée lorsque je ne satisfaisais pas ses désirs. Je devais même parfois les deviner. Cela pouvait être à propos d'un repas qui ne lui convenait plus, de la maison qu'il trouvait mal rangée, d'un vêtement qu'il ne retrouvait pas assez vite, de l'une de mes tenues qu'il détestait, du simple regard d'un inconnu, d'un non que j'avançais et autres.

- Je vois.

- C'était des gifles au début, puis des coups plus violents qu'il me portait partout. Presque aussitôt après chaque violence, il me présentait des excuses comme si c'était sincère, me reprochait de ne pas assez le comprendre et jurait de ne plus recommencer. Quand je menaçais de partir, il se moquait de moi et me dénigrait cruellement en répétant que j... je ne valais rien sans lui. Il...

- Oui, continuez.

- Il y avait ensuite des périodes pendant lesquelles il se montrait extrêmement affectueux, et j... j'oubliais toutes ses mauvaises actions au point de le défendre lorsque des gens le critiquaient en face de moi.

- Un monstrueux manipulateur. Il était très conscient de votre manque affectif, il vous faisait miroiter ce bonheur de temps à autre pour vous tenir captive, et vous violentait après, en sachant que vous lui pardonnerez dans l'espoir de recevoir de l'attention et de la tendresse à nouveau.

- Je... je l'aimais au delà de toute logique, alors même qu'il me frappait fréquemment devant les enfants. C'est si humiliant ! Je ne savais pas quoi faire pour sauver la face. J'avais beau souffrir, je ne me voyais pas vivre sans lui.

- Son emprise n'était pas des moindres. Beaucoup de femmes subissent ce type de calvaire.

- Il me faisait culpabiliser, me donnant l'impression que c'était moi qui le rendait si violent. Il prenait parfois la jalousie comme excuse, expliquant que c'était par amour pour moi qu'il était aussi déraisonnable. Ces déclarations me donnaient l'impression d'être importante pour lui, alors qu'il ne voyait en moi qu'une simple possession.

Les Rebelles De Londres [Histoire Terminée Et Éditée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant