Chapitre 13 : Théa, Ruth. Vol.2

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Kensington Quarter, 9h02...

Assise sur une chaise haute dans la cuisine du restaurant, Théa avait devant elle une tasse de café chaude, deux tranches de pains et un petit pot de confiture. D'une main, elle porta sa tasse à ses lèvres et but une gorgée du liquide légèrement sucré en observant sa mère s'activer dans la pièce. La jeune femme avait coiffé ses cheveux sombres en un chignon haut volumineux qui ressortait ses traits ravissants, son chemisier à manches semi longues légèrement échancré sur un col en V était bleu-ciel, elle l'avait enfilé dans une jupe taille haute bleu-nuit longue et avait chaussé en dessous des ballerines noires.

- Il faut attendre une semaine ou une semaine et demi encore pour que votre lettre arrive entre les mains de votre oncle. Expliquait Marie en hachant finement des oignons sur une planche en bois.

- Ce qui veut dire que je dois compter deux semaines en plus pour espérer recevoir sa réponse s'il la transmet tôt. Ça va être difficile de patienter autant.

- Sans doute, mais vous y arriverez.

Elle acquiesça pensivement.

- Vous ne m'avez toujours pas expliquée comment vous vivez le fait de travailler avec Julien ma chérie, reprit sa mère en lui jetant un regard en biais.

La jeune femme sirota son café, déposa sa tasse et haussa ses épaules d'un air résigné.

- J'essaie de me réhabituer à sa présence... Il me facilite assez les choses, mais c'est tout de même très bizarre.

- Pourquoi ? Parce que vous lui en voulez toujours ?

- Je... Je ne sais pas. Le fait est qu'il a beaucoup changé, certes pas autant que je le pensais ou négativement, néanmoins il est très différent d'avant.

- Plus âgé peut-être ? Ou plus confiant tout simplement ?

- Humm... Déjà à l'époque il ne manquait pas d'assurance, quant à l'âge, ça ne peut pas être le problème puisque tout le monde en prend chaqu'année.

- Alors peut-être ne le vois-tu juste plus de la même façon après toutes ces années. Ne te semblerait-il pas plus masculin par hasard ? Moins familier ?

C'était exactement ça ! Pensa t-elle en sentant ses joues la brûler de l'intérieur. La distance et le temps qu'ils avaient faits loin l'un de l'autre agissaient de telle sorte qu'en le revoyant, elle avait pu voir remarquer de petits détails pertinents chez lui qui lui avaient parus très anodins par le passé. Il y'avait sa manière de remuer les lèvres, de sourire en coin, de la titiller gentiment et de l'effleurer ; si avant tout cela lui avait parue normal et naturel, aujourd'hui cela lui paraissait carrément sensuel et affolant. Ça lui donnait des envies, des idées étranges et elle ressentait le besoin de mettre des distances avec lui de peur de commettre un acte saugrenu.

- Euh... Commença t-elle d'une voix nerveuse, c'est vrai qu'il me parait moins familier.

- Vous a t-il donné l'impression qu'il voulait que vous redeveniez amis comme avant ?

- Ça vous plairait bien, n'est ce pas Mère ?

- Je l'avoue, après tout votre relation était saine et il te faisait beaucoup de bien, répondit-elle en mettant ses oignons de côté pour hacher des poireaux. Je sais bien que vous devez encore lui en vouloir pour ce qu'il a fait, mais sans vouloir le justifier je peux dire qu'il devait avoir ses raisons. Comme vous avec les choix radicaux que vous avez dû faire.

Les Rebelles De Londres [Histoire Terminée Et Éditée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant