Chapitre 58: June, Ruth, June, Théa.

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Londres, résidence du vicomte de Torrington, deux semaines plus tard, 10h31...

Debout devant un grand miroir dans ses appartements, June fixait son reflet en réalisant ce qui était sur le point d'arriver. Sa fidèle femme de chambre et une couturière prisée accompagnée de deux assistantes, s'agitaient autour de sa personne, ajustant avec minutie la magnifique robe beige en satin qu'elle avait vêtue. Cette tenue aux manches courtes valorisait son cou gracile - orné d'une délicat collier doré -, le décolleté découvrait largement ses épaules et se terminait dans une découpe en forme de cur qui soulignait avec dextérité et grâce sa jolie poitrine pleine. Des broderies avec des fils d'argent valorisaient les bordures de son col, sa taille et le bas de l'évasé majestueux du tissu. Des gants en dentelle couvraient les mains et poignets de la jeune femme.

Celle-ci avait été maquillée avec soin, l'arc élégant de ses sourcils avait été accentué, ses lèvres roses étaient fraîches et brillaient grâce à un baume au goût fruité, son regard vert avait été souligné dans ses contours. Une raie au milieu répartissait sa chevelure flamboyante coiffée en chignon volumineux sur la nuque, avec plusieurs mèches bouclées qui frôlaient son front, ses tempes et son cou. Un subtile parfum de roses et de jasmin l'embaumait.

- Vous êtes éblouissante, milady, déclara Claire en allant chercher sa couronne sur laquelle un voile avait été fixé. 

- Merci, murmura June.

Sa camériste plaça le diadème sur sa tête et s'éloigna à reculons pour mieux contempler le rendu. La couturière et ses assistantes parurent très satisfaites après qu'elles eurent terminé le travail, souhaitant leurs meilleurs vux et complimentant la future mariée avec enthousiasme, affirmant qu'en valorisant aussi bien leur production, cela allait leur attirer une forte clientèle.

La jeune aristocrate les remercia en souriant, et bientôt ce petit monde fut interrompu par des coups frappés à la porte. Elias entra après y avoir été invité. Les autres femmes le laissèrent alors seul avec sa sur en fermant le battant. Elle pivota lentement et ils se firent face.

- Tu es ravissante, assura son frère. Adrian se sentira plus que chanceux de t'épouser, il est sûr que vous ferez des envieux.

Les cheveux blonds peignés en arrière, il était séduisant dans sa redingote noire bien coupée, et croisait les mains dans le dos.

- Merci, répondit-elle, le visage fermé.

- Je suis honoré que tu aies voulu que je sois ton accompagnateur.

- Ne le sois pas, père n'est pas en état. D'ailleurs est-il déjà éveillé ?

- Oui, éveillé et fin prêt. Il est au rez-de-chaussée et t'attend en compagnie d'Hannah, il n'aurait jamais manqué ton mariage.

- Je vois. Tant mieux. Je suppose que tu es venu me demander de te suivre. 

- En effet, mais avant je tenais à ce que l'on parle.

- De quoi ? Nous n'avons plus grand chose à nous dire, notre situation est très claire.

- June...

- Arrête, s'il te plaît. Aujourd'hui, c'est mon mariage et je ne veux pas être contrariée. Tu as fait ton choix depuis longtemps et j'ai fait le mien récemment, on peut donc en rester là.

- Je sais qu'il te sera beaucoup plus facile de m'éviter lorsque tu quitteras cette maison pour celle d'Adrian, et je ne veux point que les choses restent comme elles sont. Depuis deux semaines, tu es d'une politesse froide et tu évites notre compagnie comme si nous étions des pestiférés.

Les Rebelles De Londres [Histoire Terminée Et Éditée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant