Soulmate × greylu

PART XXI

Lucy revint dans la première pièce, en compagnie d'Orestes, une dizaine de minutes après que les deux autres animaux eurent quitté la bibliothèque. Quand Grey aperçut la blonde, il s'approcha d'elle en volant et dit ironiquement, en voyant qu'elle avait retrouvé sa couleur blonde.

— Dommage, tu pourras plus être le chien de garde de Jellal. Il va être déçu.

— De toute manière, j'en avais aucune envie. Et puis, il a déjà Erza.

La chauve-souris éclata de rire en entendant les derniers mots son amie. Si la rousse avait été présente, c'était pratiquement sûr qu'elle n'aurait pas vraiment apprécié qu'on la compare avec un chien de garde.

Lucy éclata de rire à son tour. Ils restèrent ainsi pendant quelques secondes, puis lorsqu'ils réussirent à se calmer, Grey remarqua, que ce qui semblait être un sac, était posé sur le dos de Lucy.

— C'est pour quoi ce sac ?

— Ah, ça ? C'est Orestes qui me l'a donné, il y a mis la carte, la liste des ingrédients, et de la nourriture, histoire qu'on ne meurt pas de faim. déclara la blonde.

— Oui, et d'ailleurs, j'allais complétement oublier de vous donner ceci. Vous en aurez bien besoin ! s'exclama le sorcier, en s'approchant d'eux.

Quand il fut à leur hauteur, ils purent remarquer qu'il avait dans la main, une drôle de pierre d'une couleur blanche presque transparente, on pouvait apercevoir des petites lumières jaunes semblables à des étoiles bougeant à l'intérieur.

On ne pouvait nier que cette pierre était magnifique.

Lucy l'admira quelques instants. Grey fit de même, puis demanda :

— Qu'est-ce que c'est ?

— Ca, mon jeune garçon, c'est ce qu'on appelle une pierre de téléportation. Comme je vous l'ai dit plus tôt, il faut impérativement que vous soyez rentrés avant minuit demain, qui est aussi le jour d'Halloween. Sinon, vous resterez ainsi pour le restant de vos jours. Cette pierre sera votre billet de retour. expliqua-t-il. Vous vous en servirez lorsque vous aurez trouvé tous les ingrédients. Elle est réglée pour vous ramener ici.

— Pourquoi ne pas nous en donner une ou deux de plus pour aller chercher les ingrédients, ça nous ferait gagner du temps, vous ne pensez pas ?

Le sorcier ricana, puis déclara : — Si seulement c'était aussi simple, mais malheureusement je ne peux pas. Comme je l'ai dit précédemment, la manière de défaire ce sort est très spécial. On ne peut pas griller les étapes. Le fait que vous alliez chercher les ingrédients un par un et dans l'ordre, sans prendre de raccourcis fait partie du processus.

— Vous ne faites pas les choses à moitié vous avec vos sorts. affirma la constellationniste. Vos sorts semblent simples comme ça, mais finalement quand on veut s'en débarrasser c'est plutôt compliqué. En fait, à bien y réfléchir c'est plutôt ingénieux.

Orestes sourit à la jeune louve. — Tout est dans la manière de faire jeune fille. C'est tout un art. Et ça paie bien, je dois dire.

En entendant le mot "paie", les yeux de la blonde s'illuminèrent. Grey soupira. Il ne fallait jamais aborder la notion d'argent devant Lucy, ils allaient en avoir encore pour longtemps. En remarquant la réaction du brun, Brighid décida de couper court à la discussion entre Orestes et la constellationniste, qui semblaient être devenus amis. Elle vola alors vers eux.

— Bon, ce n'est pas que je veux vous presser, mais l'heure tourne, vous ne vous êtes toujours pas mis en route. Vous aurez tout le temps de discuter argent une prochaine fois.

Lucy secoua la tête pour se sortir l'idée qui avait germé dans son cerveau puis hocha vivement la tête. Le rapace avait raison, il fallait se dépêcher. Il ne leur restait plus beaucoup de temps après tout.

C'est ainsi que les deux mages se préparèrent pour le départ. Orestes leur rappela tout qu'il leur avait expliqué avant, une dernière fois. Une fois qu'ils furent prêts, ils se dirigèrent vers la sortie, ils sortirent, saluèrent, puis remercièrent Brighid et le sorcier. Ils passèrent le petit pont en bois et allèrent jusqu'au portail. Le vieil homme et la chouette les regardèrent le traverser. Une fois qu'ils furent hors de vue, le rapace demanda :

— Dis-moi, à tout hasard, ce sort, ça ne serait pas le même que tu avais jeté sur deux autres mages l'an dernier ?

Orestes haussa les épaules, faisant mine de ne pas savoir.

— Je ne vois pas de quoi tu parles.

— Rho, mais si, tu sais, c'était un grand blond baraqué et une jolie jeune fille aux cheveux blancs. Je me demande bien ce qu'ils sont devenus d'ailleurs. Mais quand ils sont partis, ils avaient l'air plutôt heureux.

— Tu penses que pour ces deux-là, ça ira ? demanda-t-il en parlant de Grey et Lucy.

La chouette rigola et répondit : — Oh, ne t'en fais pas pour eux ! Ils se disputent beaucoup, mais il y a quelque chose de puissant entre eux. Ca ne fait aucun doutes. Ils y parviendront. Et puis rappelle-toi que l'an passé, les deux autres étaient pires.

Orestes sourit, puis rit à son tour en se rappelant des deux précédents mages qui avaient expérimenté son sort : — C'est vrai, c'est vrai. Oui, tu as raison ! Et puis après tout, le sort que j'ai créé ne choisit que des personnes qui sont faites l'une pour l'autre. Il n'y aura aucun problème.

Le sorcier se retourna, puis rentra en compagnie de la vieille chouette qui lui servait d'amie depuis de nombreuses années maintenant. Et tout en fermant la porte de sa petite boutique, il repensa à pourquoi il avait créé ce sort voilà des années auparavant. Sa seule et unique raison était sa femme défunte qu'il avait aimé d'un amour inconditionnel. Malheureusement, ils n'avaient pas eu beaucoup de temps ensemble, car lorsqu'il lui avait ouvert son cœur, elle était déjà très malade. Ils s'étaient aimés pendant des années sans se l'avouer, le temps qu'ils avaient perdu fut alors considérable. Et lorsque sa femme mourut, il décida de fabriquer ce sort pour que les âmes qui sont sœurs se trouvent sans perdre une seconde de plus et vivent leur amour pleinement.

Voilà ce qu'était le but de ce sort. Et il en était fier.

Lui qui n'avait jamais cru en l'amour, elle lui avait fait changer d'avis. Sa femme l'avait rendu heureux, même si ça avait été court. Et il avait envie que toutes personnes puissent connaître ce bonheur. 

Après tout, si lui y avait eu droit, pourquoi pas eux.