5 (Hisoka x Irumi)

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Il court, si vite que le suivre à l'œil nu est presque impossible, mais pas assez pour le sauver. Il saute de toit en toit, se jetant dans le vide, se rattrapant avec son bungee gum comme si sa vie en dépendait. Il crie, il pleure, les larmes lui brouillent la vue et il les essuie rapidement, le vent siffle, ébouriffe ses cheveux, souffle de plus en plus fort, le ralentit, mais il s'en fiche, il court, saute, de plus en plus vite alors que sa peur s'amplifie de plus en plus.

Il saute sur la route, il est là, droit, sa longue chevelure noire soulevée par le vent, le sang coule, tache le sol à ses pieds, la balle siffle, suivi du vent, le magicien hurle, ses yeux sont agrandis par la terreur, il n'a jamais été aussi rapide, mais ça ne suffit pas, il entend l'impact avant de le voir, le son de la balle déchirant le torse, se logeant dans le cœur, ce son atroce lui vrille les tympans, il s'arrête net, les yeux écarquillés, les larmes coulant à flots, l'homme tombe, le temps ralentit, s'arrête. Le magicien ne voit plus que lui, son amant, son meilleur ami, en suspension dans l'air, le sang envahissant de plus en plus sa poitrine, le corps heurte le sol, le temps reprend son cours.

Hisoka tombe à genoux, tremble, se relève avec difficulté, titube, s'approche, trébuche, continue, et les voit, ces yeux, ces yeux qui lui ont transmis tant d'amour, de tendresse, d'affection, ils sont désormais éteints. Il s'effondre, prend son assassin dans ses bras, sa tête se renverse, il crie, il hurle une douleur infinie, ses larmes dévalent ses joues, le vent s'est calmé mais pas les pleurs du magicien. Il halète, fixant ce corps sans vie, ce corps qui était devenu sa vie. Il n'a pas pu le sauver, il n'a pas été assez rapide, la mission était trop dangereuse, il lui avait dit, mais il n'a pas écouté, et maintenant, il est mort.

Hisoka pousse un long hurlement, transmettant toute sa souffrance au ciel tout en serrant le corps de son compagnon contre lui, ses habits s'imprégnant du sang de celui-ci.
Il a échoué, il ne pourra jamais réparer son erreur, il est faible, il pleure, il a mal. Mais rien ne lui rendra son amour perdu, il le sait. Son regard se vide, ses sanglots se tarissent, il embrasse le front de son homme, se lève et s'en va, chancelant, sans se retourner. Il ne devait pas aimer, ne pas s'attacher, il le savait, il avait commis l'erreur à nouveau.

Il veut oublier, comme il l'a toujours fait. Mais le visage de son amour s'impose dans son esprit, ces sourires qu'il n'adressait qu'à lui, cet amour sans fin qui luisait dans ses prunelles, il n'y arrivera pas.

Il l'aimait, il l'aime, et il sait qu'il l'aimera, même s'il ne reviendra pas.

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