47 (Kyoka x Bakugo)

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Et voilà pour toi, cloudpiken 😉
J'espère qu'il te plaira également 😊

***

Elle tourne les talons, puis s'éloigne, laissant un jeune homme hébété, perdu, fautif.

Elle n'a pas tenu. Elle a essayé, elle a tenté de lui en parler, de le raisonner, de lui faire ravaler sa fierté, mais il ne l'a jamais écoutée, malgré tout l'amour qu'elle lui portait.

***
*****

Et ils s'embrassent. Sous la nuit étoilé, sous le firmament illuminé, sous la reine des rêves envolés.

Et ils s'aiment. Bien plus qu'ils ne le devraient, bien plus qu'ils ne l'avaient espéré, bien plus qu'ils ne le voulaient.

Ils se détachent, restent assis là, front contre front, main dans la main.

Elle passe affectueusement ses doigts dans ses épis dorés, plonge son regard amoureux dans ses iris impétueux. Ses iris de sang, ses iris flamboyants, ses iris parfois effrayants.

Il soutient ce contact, avant de fermer les yeux, profitant de la douceur de ses caresses sur ses cheveux. Et ainsi, il s'allonge, s'appuyant doucement sur ses jambes.

Elle l'observe tendrement, chantonnant leur chanson en le berçant.

Puis, une fois les heures passées, elle revient brusquement dans cette dure réalité. Alors elle le réveille gentiment, avant de se lever et de le laisser.

Lorsqu'elle gagne la salle de cours, elle croise ses prunelles de braise, mais celles-ci ne la couvent plus d'un regard amoureux, mais seulement d'un air indifférent, si ce n'est menaçant. Elle essaie de ne pas y prêter attention, de se convaincre que ce n'est rien, que c'est normal, puisque tel est leur accord. Mais c'est compliqué, d'ignorer les iris brûlant de haine de la personne qu'on aime.

La fin de la journée approche, il sent l'impatience l'envahir. Bientôt, il pourra à nouveau la serrer contre lui, lui chuchoter mille et une poésies, l'embrasser sans un bruit. Il aimerait pouvoir se comporter ainsi maintenant, mais il ne peut pas, ou peut-être, ne le veut-il pas, ou n'a-t-il pas vraiment essayé. Peu importe, il s'en moque tant que d'ici peu, il sait qu'elle se lovera dans ses bras.

Les jours ont ainsi défilé, lorsque le soleil brillait, distance et colère régnaient, puis, lorsque la lune se levait, amour et tendresse les enveloppaient.

Mais très vite, elle ne l'a plus supporté, jusqu'à ce fameux soir.

***
*****

Il reste planté là, tentant d'assimiler tout ce qu'elle venait de lui dire, tout ce qui la faisait souffrir.

- Tu as honte de moi, n'est-ce pas ?! C'est pour ça que tu as fixé ces stupides règles avant qu'on sorte ensemble ! Tu as trop de fierté pour assumer que tu es amoureux ! Donc tu préfères le cacher, me cacher !

- Kyo...

- Tais-toi ! Et écoute-moi pour une fois ! Je n'en peux plus, Katsuki ! Je n'en peux plus ! Comment suis-je supposée croire que tu es sincère si tu n'es même pas capable de te montrer aimant devant d'autres ?! Hein ?! Mets-toi à ma place un peu ! C'est toi qui as fixé ces règles en prétendant que c'était pour le mieux ! Oui, au début, j'ai accepté, parce que j'ai eu le culot de penser que ce serait provisoire ! Mais ça ne l'a pas été ! Sept mois sont passés depuis ! Sept mois où j'ai tenté de t'en parler, de me confier, mais tu as toujours esquivé le sujet, ou tu ne m'as même pas écouté ! C'est normal qu'à toi cette situation t'ailles bien, c'est toi qui l'as imposée ! Et ce n'est pas toi qui es fixé avec haine toute la journée par la personne que t'aimes !

- M... Mais...

- Il n'y a pas de "mais" qui tienne, Katsuki ! Je n'en peux plus... Je n'y arrive plus... J'arrête...

- Que... Quoi ?...

- Oui, j'arrête. Je t'ai laissé des mois de chance, j'ai tenté de t'en parler si souvent... J'ai été naïve... J'aurais dû y réfléchir à deux fois avant de tomber amoureuse du pire mec de ma classe... Allez, salut !

Elle part. Elle tourne les talons, et il voit les larmes rouler le long de ses joues.

- Kyoka ! ATTENDS !

Mais elle ne s'est pas retournée.

Il serre le poing. Il n'est qu'un idiot égoïste. Il savait que cette situation lui faisait du mal, mais il a toujours ignoré sa douleur parce qu'à lui, elle lui convenait. En même temps, il était gagnant dans tout, alors qu'elle, elle avait dû se plier à ses exigences afin de pouvoir l'aimer.

Elle avait raison sur toute la ligne, et il a fallu qu'elle le quitte pour qu'il le voit. Il se sent misérable.

Il aimerait la rattraper et s'excuser, mais une fois de plus, il est stoppé par sa fierté qui lui hurle que ce serait bien trop humiliant de s'incliner. Et une fois de plus, il ne parvient pas à lutter.

- Pff... Je suis vraiment minable...

Il lève les yeux en direction du ciel et laisse les larmes perler à ses prunelles avant de serpenter sur son visage ravagé par les regrets.

- JE SUIS VRAIMENT MINABLE !

Il hurle avant de tomber à genoux.

Si seulement il avait ravalé son orgueil plus tôt, il ne l'aurait pas perdue.

Une main se pose tendrement sur son épaule. Il ne tourne même pas la tête. Pour la première fois de sa vie, il se moque d'être vu dans un état de faiblesse, et il se moque d'être réconforté ou aidé. Des bras l'enlacent, et une voix douce lui murmure :

- Tout va bien. Tu n'es pas un minable, seulement un grand crétin trop fier.

En entendant ce souffle, ses sanglots redoublent et il agrippe soudainement ces bras fins.

- Chuut... Tout va bien, je suis là.

Il pleure, et il pleure encore.

- P... Pardon... Je suis désolé...

Sa voix se brise, la personne resserre son étreinte.

- Je sais.

Il s'agrippe plus fort.

- Pardonne-moi...

- C'est déjà fait, gros bêta !

Et la personne rit, de ce rire si pur et cristallin qu'il aime, ce rire capable d'illuminer la plus sombre des nuits ou de repousser les plus lourds nuages d'ennuis. Il se retourne, plonge ses yeux de sang dans ce regard aimant, puis fond sur ses lèvres sucrées qui lui ont tant manqué.

- Je t'aime.

- Et moi donc, sale blondinet !

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