59 (Eren x Mikasa ; suite du 58)

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Comme promis, voilà le nouvel OS ! J'espère qu'il vous plaira ! Et si vous avez des idées de ships à me proposer, je suis preneuse !
Kiiiissss !

***

Shiganshina,
En l'an 854

          Mon cher Eren,

Par où pourrais-je donc commencer cet écrit déjà taché par mes larmes ? Je ne le sais pas. Et une fois de plus, je ne pense pas que tu m'aideras. Je ne sais pas non plus si cette lettre, tu la liras. Je ne pense pas. Qui lirait les lignes de la personne qu'il hait plus que tout au monde ? Personne. Mais si je posais la question autrement, lirais-tu ce qui m'a demandé tant de courage ? Alors, si je disais, qui lirait les lignes de sa sœur de cœur ? Tout le monde. Maintenant, liras-tu ce que j'ai à te clamer ?

Je ne sais quoi écrire, parce qu'il y a trop de choses que mon coeur souhaite te dire. Comme je te déteste. Ou bien je t'aime. Je ne sais plus. Sans doute les deux.

Car oui, Eren, je te déteste. Je te déteste pour ce que tu as fait, pour les crimes que tu ne comptes pas expier, pour les vies que tu as brisées et les sourires que tu as tués. Je te déteste pour la mort de Sasha, pour la perte de sourire de Connie, pour le sérieux constant de Jean, pour les larmes roulant sur les joues d'Hansi, et pour le regard mort dans les yeux du caporal-chef Livaï. Et avant tout, je te déteste pour la transformation d'Armin, pour la façon dont ses prunelles si innocentes ont été salies par l'épouvante, pour le moment où ses mains si blanches ont été tachées par le sang, pour l'instant où ses actions sont devenues violence. Et puis, je te déteste pour ce que tu m'as fait. Tu m'as utilisée, rejetée, quémandée pour un projet pour de nouveau m'abandonner. Tu m'as crié que tu me haïssais sans que je n'ai rien fait pour le mériter.

Eren, je te déteste.

Et pourtant, Eren, je t'aime.

Malgré tout ce que tu m'as fait, malgré toutes les peines que tu m'as infligées, je t'aime.

Je t'aime parce qu'il en est ainsi, que c'est ce qu'a voulu la vie. Je t'aime car c'est mon destin, car c'est pour toi que mon cœur bat en mon sein. Je t'aime et tu es tout mon monde. Non, tu étais tout mon monde. Ou tu l'es encore, je ne sais pas. Peut-être les deux.

Je t'aime malgré la haine qui boût en moi, semblable à un volcan. Je t'aime malgré la colère qui brûle mon âme, malgré les larmes qui noient mon crâne, tel un océan, un ouragan.

Je t'aime et je t'ai aimé. Et je t'aime et je t'aimerai.

Mais Eren, tu as trop changé.

Où est donc passé l'enfant riant aux iris pétillants ? Où s'est donc enfui le jeune homme qui hier encore, déclarait son attache à ses compagnons d'antan ? Où s'est donc caché le garçon aimant aux sourires étincelants ? Où est donc parti le tendre ami aux regards brillants ?

Je ne le sais pas. Et dieu, que j'aimerais le savoir !

Quand cela a-t-il mal tourné, Eren ? Quand cet être lumineux nous a-t-il quittés ? Quand t'es-tu transformé ? Quand t'es-tu métamorphosé en ce monstre que jadis tu aurais détesté ?

Et pourquoi ? Pourquoi es-tu devenu cela ? Pourquoi nous as-tu infligé ça ? Avions-nous mérité de souffrir plus qu'il ne se doit ? Avais-je commis un crime suffisant pour que tu me tourmentes jusqu'au trépas ?

Eren, je ne le pense pas.

Et je ne t'autorise pas à me contredire, à affirmer que je me trompe, que tu n'as jamais changé, que tu es encore celui que je connaissais. Parce qu'Eren, tu ne l'es pas. Eren, tu ne l'es plus.

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