71 (Dazai x Chûya)

116 4 9
                                    

Pardon pour le léger retard, j'ai eu une semaine assez compliqué donc je n'ai pu le terminer qu'aujourd'hui. J'espère qu'il vous plaira !

Je dédie cet OS à une certaine personne. Je ne sais pas si elle le lira, ni même si elle se reconnaîtra, mais au moins, peut-être qu'elle saura.

Oui, c'est toujours des pensées.

***

Je me perds.

Je me noie.

Et tu n'es pas là, personne n'est là, et encore moins toi.

Je me perds, je sombre en enfer, je vois s'approcher Lucifer.

Et tu n'es pas là, tu ne me sauves pas, tu ne m'aides pas.

Je suis seul, seul avec ma peine, seul avec ma haine.

Et je me perds, je coule sous mes larmes, sans air, sans bruit, souffrant en silence, espérant secrètement que, de mon cœur, tu remarques la douleur.

Mais tu ne la vois pas, tu ne l'entends pas, tu n'essaies même pas.

Et la tristesse me prend, m'emprisonne, m'empoisonne, me broie et me tue.

Elle me brise sous ses coups, me détruit en me mettant à genoux, elle me crie que je suis coupable, me casse en me hurlant que je ne suis qu'un minable.

Puis elle te montre cruellement en souriant, me chuchotant que non, tu ne viendras pas, que je suis seul face à mon trépas.

Et parfois, je rêve de partir en te disant froidement que c'est fini, que cette fois, je vis ma vie sans me soucier de tes envies, que j'arrête de sacrifier mon temps à t'attendre, à espérer que je sois plus pour toi qu'une connaissance sans importance.

Mais ensuite, mon cœur se rebelle, m'interdit de te laisser en emportant avec toi mes ailes, refuse d'accepter qu'il a perdu, qu'il t'a perdu.

Et je ris, et je pleure, me persuadant qu'il n'y a que toi qui souffres, que tu es le seul à être au bord du gouffre, que je dois m'oublier et m'effacer pour une fois de plus te sauver.

Et tout à coup, une petite voix résonne dans ma tête en murmurant que c'est bien beau de se préoccuper des gens, mais qu'à la fin, qui m'aidera finalement ?

Et je me ferme et je me bloque, je terre au fond de moi cette question car la réponse me laisserait sûrement en état de choc.

Puis, je balbutie et je crie.

Je m'embrouille et me mélange en attendant vainement un signe de ta présence, je souffre et je pleure en espérant que tu me sortes de tout ce malheur, avant de me rappeler que tu es la cause d'une trop grande partie de cette douleur qui me broie le cœur.

Tu es parti, tu as fui, ne pensant qu'à ta survie.

Tu m'as laissé, tu m'as abandonné, en ne cessant de me blâmer pour ce que je te reprochais.

Je te demandais simplement d'être là, de m'écouter et de me prendre dans tes bras, ce qu'à chaque fois, je faisais pour toi.

Mais tu n'as pas accepté de me laisser un peu de place, tu continuais à monopoliser l'espace, criant que c'était de ma faute, que j'étais trop las.

Tu as préféré me tourner le dos pour être sûr de sauver ta peau. Comme à chaque fois, tu n'as fait que suivre notre schéma.

Après tout ce temps, je devrais le savoir, tu ne crois pas ? Puisque ça dure depuis des jours, des mois, peut-être des années bientôt. Tu arrives, tu m'utilises, tu discutes, tu flirtes, tu m'appelles au secours quand tu vois sous ton sang s'échapper tes jours, quand tes bandages deviennent rouges, puis, tu t'en vas.

À chaque fois.

Alors maintenant, ne reviens pas, je ne veux plus de toi.

J'aimerais te détester, te haïr, ne plus jamais te voir pour ce que tu m'as fait. Mais comme on dit, le cœur a ses raisons que la raison ignore.

J'ai cru que nous étions meilleurs amis, puis meilleurs amants. Tu m'as hypnotisé pour mieux me briser par ton abandon, me laissant pleurer et toucher le fond.

Donc, va-t-en.

Ou non, ne pars pas, je ne peux pas survivre sans toi.

C'est tout moi, m'accrocher à un naufrage, me voiler la face en me persuadant que tu ne m'enfermes pas dans une cage, m'agripper en refusant de perdre mon point d'ancrage.

C'est tout moi de paraître froid et indifférent, de cacher mes véritables sentiments, d'accepter d'endosser le rôle du méchant.

C'est tout moi de crier va-t-en tandis que mon cœur hurle reste avec moi, de sourire quand mes yeux aimeraient laisser couler mes larmes, de te dire que ça va alors que mon âme te supplie de me prendre dans tes bras.

C'est tout moi de ne rien montrer, de m'effacer, de demander, d'écouter, de conseiller, et de ne pas parler, d'accumuler jusqu'à exploser, de me briser et me sacrifier pour tout donner.

Tout donner pour toi, pour les autres, pour votre bonheur.

Je m'inquiète pour vous, je me noie pour vous, je me perds pour vous, mais les soirs où je crie à l'aide, personne ne vient me sortir de ma misère.

Surtout pas toi, jamais toi.

Je me transforme et je change, je ne fais plus confiance, je me méfie, je doute, je souffle, je m'énerve, j'encaisse et je lâche.

Enfin non, ça, je ne le fais pas.

Je m'accroche, je sauve, seul.

Et les rares fois où je laisse la tristesse me gagner, où je laisse ma faiblesse s'afficher, personne ne la voit sur mes traits car je deviens agressif pour me protéger. Je peux parler mais seulement quand je suis calmé, car à avoir été trop trahi, laisser une personne entrer dans mes pensées intimes me terrifie. Donc je me bloque, je me braque, j'inspire un grand coup et je me montre en affichant mon plus beau sourire, m'assurant que personne ne me voit souffrir.

Et tu le sais, mais tu n'es pas là, tu n'insistes pas, tu ne m'aides pas, tu me pousses à toucher le bas en prétendant que tout ça, c'est à cause de moi.

Mais, Dazai, ce n'est pas moi qui t'ai abandonné, qui ai cessé de t'aider, de t'écouter, de t'embrasser, de t'aimer. Alors, ne me reproche pas tous les faits, c'est trop simple comme manière de fonctionner.

Je veux juste que tu saches, je peux encaisser beaucoup de choses, en accepter tout autant, je peux pardonner et donner des deuxièmes chances, mais je ne reviendrai pas éternellement, je ne ferai pas le premier pas éternellement.

Donc un jour, si tu continues ainsi, tu risques de te retrouver, au petit matin, seul dans notre lit. Et n'oublie jamais que ce jour-là, je ne t'aurai pas abandonné, tu m'auras laisser m'en aller à force de pêcher.

Petites histoiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant