Petites histoires

30 (Feitan x Kuroro)

Pour toi lapatata19 😊
J'espère de tout cœur qu'il te plaira ! J'ai bien aimé l'écrire en tout cas 🥰

Ils fixent le bâtiment, le plus grand serre doucement la main tremblante du plus petit, tentant de le rassurer. Il sait qu'il est nerveux, qu'il n'a pas confiance en lui et peur de mal faire. Mais il sait également qu'il va réussir, car il a un cœur en or.

L'homme au masque souffle, prend de grandes inspirations pour contenir son appréhension. Si on lui avait dit il y a quelques années qu'il ferait ça, jamais il n'y aurait cru. Et pourtant le voilà, devant cette grande bâtisse délabrée. Il se tourne vers l'homme aux boucles d'oreilles, cherchant un brin de réconfort, et celui-ci lui sourit chaleureusement.

Des souvenirs commencent à envahir la tête du petit homme, des souvenirs de cette ville qui est celle de leur naissance à tous les deux. Des souvenirs douloureux pour certains, lumineux pour d'autres.

La grande porte s'ouvre, une femme âgée au sourire édenté les accueille. Ils entrent, observant les alentours avec tristesse. L'aspect extérieur est semblable à celui intérieur. Les murs sont fissurés, détruits pour certains, les poutres sont sur le point de s'effondrer. Mais dans cet endroit dont la survie ne tient qu'à un fil, des enfants vivent.

La femme les amène dans une pièce qui semble être le salon. Des canapés mités dont les ressorts ressortent pour quelques-uns sont disposés en désordre dans l'espace clos. Un enfant se tient au milieu, un jeune garçon de sept ans aux cheveux d'un roux flamboyant, tel un beau coucher de soleil, des yeux bleus pétillants, et un sourire à faire fondre un cœur de pierre par son éclat pur et innocent.

Le plus petit serre brutalement la main de son compagnon, la terreur le submergeant. Son amant lui embrasse affectueusement le front avant de s'avancer, le laissant en retrait. Il s'accroupit devant l'enfant dont le sourire s'est fané à mesure qu'il marchait. Maintenant, ses prunelles azures sont baissées, ses mains agrippent le bas de son t-shirt. Le chef des voleurs sourit tendrement avant de prendre la parole.

-  Bonjour Hiroo, je m'appelle Kuroro, je suis ton nouveau papa, dit-il d'une voix douce.

Le jeune enfant recule, n'étant plus sûr de ce qu'il fallait dire, faire, de l'attitude à avoir.

Le voleur tend la main, mais le garçon recule davantage.

Kuroro se relève et vient au côté de son homme. L'enfant les observe, surtout le plus petit, un air curieux et anxieux peint sur ses traits.

- Je crois qu'il veut te rencontrer, murmure le plus grand à l'oreille du noiraud.

Ce dernier tremble avant d'inspirer, puis avance, nerveux.

Au moment où il se trouve à peu de pas de l'enfant, il s'arrête puis prend la parole.

- Euh... Salut ?...

Il se gratte anxieusement la nuque, signe de malaise chez lui avant de tenter de sourire, un sourire maladroit.

L'enfant s'avance légèrement, esquissant un petit sourire timide.

- B... Bonjour...

- T... Tu t'appelles Hiroo, c'est ça ? C'est joli comme prénom.

Il triture le bout de son masque, nerveusement.

- Oui ! C'est ça ! Et toi, comment tu t'appelles ?

- F... Feitan.

- Oh, c'est la première fois que j'entends ce prénom ! Il est beau !

L'enfant sourit de toutes ses dents, illuminant la pièce.

- Dis, t... Tu veux bien enlever ton masque ?...

Le tortionnaire fixe le garçon, surpris par sa demande. Puis, il baisse ce masque, laissant un léger sourire étirer ses lèvres.

Le jeune enfant semble hésiter, avance, recule, avant de courir se jeter dans les bras de l'adulte en pleurant.

Feitan lance un regard paniqué à son compagnon, ne sachant pas comment réagir, craignant de lui faire peur, de le blesser. Kuroro arrive et commence à caresser doucement le dos du garçonnet tout en lui murmurant des paroles réconfortantes. Le plus petit reste planté là, figé, laissant l'enfant s'aggriper à ses vêtements, laissant les perles amères dévaler ses joues, laissant les cris déchirer le silence.

Le noiraud n'était qu'un tortionnaire, un être sans âme ni sentiments, un tueur, un voleur. Il méprisait la vie et autrui, maudissait son existence, mais son amant lui avait montré la voie. À partir de leur union, il avait changé, évolué, appris à voir les choses différemment. Et ce petit être de lumière effondré dans ses bras impuissants allait l'aider à grandir encore plus.

Il avait longtemps hésité avant d'accepter la proposition de Kuroro, craignant d'être un mauvais père, de blesser, briser, tuer son enfant. Jamais il n'avait été aussi nerveux, jamais il n'avait craint ainsi pour la vie d'autrui. Mais il avait fini par approuver l'idée de son homme. Et désormais, les deux compagnons allaient connaître une vie à trois, pleine d'amour, de tendresse. Une vie qui fera évoluer les deux adultes, qui permettra à cet enfant destiné à l'enfer d'avoir une existence heureuse.

Hiroo sera la lumière sur leur chemin, tout comme l'indiquait son prénom.