23 (Hisoka x Kuroro)

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Encore pour toi P3psyRabbit 💕
Désolée mais je me suis dit que j'allais t'en faire deux mon chat, je t'aime fort 💕

Il se sent seul, une fois de plus, la table est vide, il n'y a que lui et sa solitude. Il sait qu'il agit comme ça pour leur bien, pour leur confort, mais il en a marre, il veut le voir, pourvoir profiter de lui le soir, comme avant.

Il est tard, une fois de plus, il l'a attendu, mais il n'est pas venu. Alors il va se coucher dans un lit vide et froid, cherchant sa présence dans les draps, en vain. Il ne rentrera pas cette nuit non plus. Ou peut-être que si, mais à l'aube pour mieux repartir la minute d'après.

Kuroro aimerait que ça s'arrête, que l'homme qu'il aime soit présent, au lieu de collectionner les absences. Il ne le prévient jamais, il se retrouve toujours devant les faits, sans pourvoir rien faire, rien changer.

Hisoka se dirige vers sa maison, il espère que son compagnon dort, il ne veut pas avoir à affronter son regard plein de nostalgie. Lui-même ne sait pas pourquoi il agit ainsi, pourquoi revenir chez lui est si difficile, pourquoi il fuit cet endroit en s'accablant de travail. Ce qu'il sait, c'est que cela blesse Kuroro, profondément, et c'est normal. Il appréhende le jour où celui-ci lui reprochera tous ses torts, où il craquera et partira, mais il n'arrive pas à changer la situation. Il a essayé, tant de fois, mais à chaque tentative, il trouvait une excuse, une raison pour ne pas rentrer. Et il n'arrivera pas non plus à l'expliquer à sa moitié. Comment expliquer à la personne qu'on aime que l'on n'arrive plus à être en sa présence ? Tout en ignorant les raisons de cet réticence ? C'est impossible, il en a conscience. Il est perdu.

Kuroro entend la porte de leur chambre s'entrouvrir, il ne se relève pas, il ne veut même pas le voir. Alors il fait comme si de rien était, comme s'il dormait. Son amant se glisse sous les draps et le prend dans ses bras, lui embrassant le front. Une fois encore, il s'excuse, il dit qu'il ne sait pas pourquoi il agit ainsi, il dit qu'il l'aime. Et une fois encore, Kuroro entend les sanglots qui envahissent sa voix si douce. C'est pourquoi il n'arrive pas à partir, à s'énerver, parce qu'il a compris depuis longtemps qu'Hisoka est aussi perdu que lui. Mais malgré ça, il lui en veut quand même, et c'est normal.

Tous les soirs lorsqu'il rentre et qu'il pense qu'il dort, il s'excuse, toujours. Mais Kuroro commence à ne plus vouloir de ses excuses, à ne plus vouloir de tout ça. Il en a marre d'attendre toutes les nuits avec une étincelle d'espoir dans le regard qui se transforme toujours en déception. Il en marre d'être si seul dans leur grande maison. Il en a marre de sentir la solitude hanter chacun de ses mouvements. Il en a marre. Et Hisoka le sent.

Le magicien n'arrive même plus à franchir le seuil de leur chambre, car il sait qu'un jour, quand il rentrera dedans, son homme le quittera, et il ne veut pas. Il sait que ce ne serait que justice, que c'est ce qu'il y a de mieux pour lui, mais il l'aime trop pour réussir à le laisser partir. Il sait qu'il n'arrive plus à se convaincre qu'il agit de la sorte pour leur bien, pour qu'ils aient du confort grâce à l'argent que lui ramène toutes ses heures de travail. Cela fait longtemps qu'il sait que c'est une excuse.

Mais cette nuit-là, c'est différent. Quand il entend les pleurs de son homme, plus forts qu'à l'accoutumée, il se décide enfin à entrer. Cela faisait si longtemps qu'il ne l'avait pas vu. Ses cheveux, si soyeux auparavant, sont maintenant sales et désordonnés. Il remarque immédiatement que le voleur a cessé de prendre soin de lui. Ce dernier lève la tête au son de la porte qui s'ouvre, il ne parvient pas à y croire, après cette si longue absence, il revient enfin ?

Quand Hisoka voit son état, ses cernes et surtout, le mal-être qui luit dans ses prunelles, il sent que la barrière qu'il s'était mise vole en éclats. Il se précipite sur le lit et prend Kuroro dans ses bras, le serrant dans une étreinte coupable et désolée. Celui-ci craque et se met à crier, à hurler, frappant le torse du magicien avec force, rage et douleur, laissant les larmes dévaler ses joues pâles. Hisoka le laisse faire, il en a besoin, et il l'a mérité.

Tout ça à cause d'une peur inconnue et sans fondement qui avait pris le contrôle de son cœur, lui-même ne se l'explique pas. Il était juste, terrifié, bloqué, sans échappatoire. Mais il va se racheter.

Les pleurs du chef de la brigade se tarissent, il relève la tête et, à sa grande surprise, Hisoka l'embrasse en le serrant contre lui, comme s'il avait peur qu'il s'en aille, qu'il s'échappe, comme si ce baiser était leur dernier. Kuroro sent la culpabilité de son amant, les regrets, la peur, et aussi, la détermination. Il se détache et laisse son regard plonger dans celui du magicien.

Il lui caresse la joue avec tendresse, il retrouve enfin son homme, l'étincelle taquine est revenue habiter ses iris. Il est heureux.

Les deux hommes se regardent avec passion, amour et douceur. La flamme de leur histoire s'est ravivée dans leur cœur et ceux-ci chantent à l'unisson leur affection inconditionnelle.

Ils se sont retrouvés, et sont prêts à s'aimer de nouveau.

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