Petites histoires

6 (Hisoka x Irumi)

Il lâche ses fleurs, ses yeux s'écarquillent, les larmes les bordent. L'homme se retourne au son du bouquet qui heurte le sol, surpris. Il le voit, il voit le visage anéanti de son compagnon, le fixant, lui et l'homme dans ses bras qui embrasse son cou. L'eau qui dévale ses joues détruit l'étoile et la larme qui les ornaient. Le maquillage coule, son habituel sourire a disparu, la seule chose peinte sur son visage est de la douleur.

L'homme tend la main vers le magicien, tremble, balbutie, mais celui-ci se retourne et s'en va en courant. L'assassin se dégage de l'étreinte de l'inconnu et se précipite à sa poursuite. Il court, lui crie qu'il est désolé, qu'il ne sait pas ce qu'il lui a pris, qu'il se sentait seul, mais personne ne lui répond.

Il cherche, tourne, bifurque, utilise son en, saute sur un toit et le trouve, seul, sur leur lieu favori, leur jardin secret en quelque sorte. Cet endroit où ils s'étaient embrassés pour la première fois, où ils ont si souvent observé les étoiles en parlant de leur amour, imaginant leur futur. Il y est, solitaire, entouré de sa barrière que l'assassin était le seul à avoir pu franchir, mais l'accès lui était de nouveau interdit.
Le magicien pleure en silence, le souvenir de son compagnon embrassant avec passion cet homme le hante, crispe ses poings. Il l'entend s'approcher, il ne veut pas le voir, il ne veut pas de ses excuses.

- Hisoka...

Une main se pose sur son épaule, il se lève, la repousse et s'éloigne à grands pas.

- Va-t-en !

Il laisse la colère le contrôler, c'est plus facile. Il avance de plus en plus vite, il s'apprête à sauter sur l'autre toit, mais deux bras lui enlacent subitement la taille.

- Je... Je suis désolé... Je ne sais pas ce qu'il m'a pris... Je me sentais seul... Tu étais presque tout le temps en mission... Je pensais que tu m'évitais... Que... Que tu ne m'aimais plus... Je suis tellement désolé... Je n'aurais jamais dû faire ça... Tu es le seul que j'aime... Il n'y a que toi... Mais j'étais si seul... Et cet homme m'a approché... Il était pas mal... Je... J'ai craqué... C'est horrible... C'est impardonnable... Je comprendrais que tu ne veuilles plus de moi... Que tu ne veuilles pas de mes excuses... Mais je t'en prie... Crois-moi quand je te dis qu'il n'y a que toi...

Il sanglote, il serre plus fort le magicien, il a si peur. Il n'a pas réfléchi à ce qu'il faisait, il regrette tellement. Une main détache les siennes, son homme a fait son choix, il l'a perdu, comme ça, c'est si stupide, il a été si stupide. Il s'effondre au sol, les pleurs l'envahissant. Une main se glisse sous son menton et lui relève la tête, le magicien est agenouillé et le couve d'un regard amoureux, il s'approche et l'embrasse, timidement mais avec amour, doucement mais avec passion. Il s'éloigne et plonge son regard d'or dans celui noir de l'assassin.

- Je te crois, et je te pardonne, mais ne me refais plus jamais ça. Parle m'en la prochaine fois si tu te sens délaissé, je serai immédiatement à tes côtés.

L'homme à la chevelure sombre acquiesce.

- Je t'aime... Je suis désolé...

- Je sais, je t'aime davantage.

L'assassin sourit avec timidité et embrasse fougueusement le magicien avant de le contredire.

Ces deux-là s'aimaient, c'était aussi simple que ça.