29 (Momo x Kyoka)

116 8 35
                                    

Et enfin, voilà le dernier pour toi cloudpiken 🥰
J'espère qu'il te plaira et sera à la hauteur de tes attentes 😊

⚠️ Présence de lemon ⚠️

Elle pleure. Et c'est ma faute.

Un soir de plus, ces perles salées ont dévalé ses joues, démontré sa douleur, brisé son cœur.

Et je ne peux rien faire, parce que si elle ne m'avait jamais rencontrée, rien de tout ça ne serait arrivé.

***
*****

Les deux femmes soupirent, leur corps s'entrechoquent, tout comme leur bassins dont le rythme accélère, tout comme leurs doigts qui accentuent les allés et venues, les rendant plus profonds, plus excitants. Leurs bouches ne cessent de se délaisser puis de se retrouver avec une passion ardente, elles ne cessent de descendre dans le cou, laissent des marquent, brutalement. L'une de leur mains caresse puis pince violemment, déclenchant des gémissements.

Elles s'aiment. C'est une évidence, mais pas pour tous.

Dans le lycée, les insultes avaient commencé à fuser.

Au début, elles les ignoraient, se contentant de ne pas regarder et de continuer à discuter, restant dans leur bulle. Mais c'était devenu de plus en plus dur, surtout pour Kyoka. Elle ne le montrait jamais, mais elle était extrêmement sensible, et ces remarques la blessaient, la marquaient, la tuaient. Momo faisait de son mieux pour la réconforter, pour être présente, tout en essayant de ne pas se laisser atteindre.

Leurs amis les défendaient, tous les jours, toute leur classe était de leur côté et le leur montrait quotidiennement. Mais ce n'était pas suffisant. Les professeurs avaient beau intervenir, punir, exclure, un nouveau prenait le relais, et le cercle recommençait.

***
*****

Elle essuie doucement les fines rivières qui coulaient sur ses joues nacrées, lui sourit timidement.

La pièce est sombre, tout comme son cœur en cet instant.

Elle sait que la jeune fille réentend chaque mot, chaque phrase, et ne parvient pas à les oublier.

- Ne les écoute pas Kyoka.

- Sales monstres !

Une nouvelle larme.

- Ils n'en valent pas la peine.

- Tu n'es qu'une moins que rien !

Un visage ravagé.

- Ne les laisse pas gagner.

- Petite dévergondée !

Apeuré.

- Ils sont idiots, tu sais.

- Sale chienne !

Détruit.

- S'il te plaît, arrête de pleurer.

- Avoue, tu couches avec elle juste pour avoir de bonnes notes hein ?!

Des mains qui se crispent.

- Je suis là, d'accord ? Et je le serai toujours, ça va s'arranger, je te le promets.

- Alors, qui joue l'homme et qui joue la meuf, hein ?!

Des yeux terrifiés.

- Hé, allez, écoute-moi, ma belle.

- T'es qu'une sale gouine de toute façon, tu vaux pas mieux qu'une pute ! Ah non, suis-je bête, c'est ce que t'es aussi !

Un cri déchirant la nuit. Un cri de douleur et de peur.

Elle se tourne vers elle. Elle n'en peut plus, elle est à bout.

Le jeune femme a compris, mais ne peut se résoudre à la laisser partir.

Une voix résonne dans le bâtiment, signe qu'elle doit regagner sa chambre.

Elle lance un regard désolé à sa compagne, dépose un chaste baiser sur ses lèvres salées par les larmes, et sort de la pièce.

Si seulement elle avait su.

***
*****

Je déambule, seule, dans les couloirs, entendant à peine les sons environnants.

Une scène se rejoue dans ma tête, la porte qui s'ouvre, mon sourire, mon envie de la revoir, puis, ce corps. Un corps sans vie, sans émotions, froid, dur, glacé, mais ayant le visage de la femme que j'aimais. Je revois la boîte de médicaments, la mousse qui débordait de ses lèvres que j'avais embrassées la veille. Je réentends le cri d'appel au secours que j'ai lancé, la panique qui m'a submergée, l'angoisse qui a dilaté mes pupilles. Je revois la classe arrivée, complètement affolée, Shoto se précipiter pour vérifier son poûl avant de s'écrouler par terre, hébété, ne pouvant croire ce qu'il venait de se passer. Je revois le regard implorant, suppliant que je lui ai lancé, mais, complètement hagard, il a secoué la tête en signe de dénégation. Je revois mon effondrement.

Je me souviens de ton rire, de ta voix, de tes paroles, qui résonnent dans ma tête telle une chanson d'amour. Je me souviens de ton sourire, de tes yeux pétillants, qui tournent dans ma tête comme une œuvre de fiction. Je me souviens de ton odeur, de ton parfum, qui se répand en moi, semblable à un rêve. Je me souviens de toi, de tes petites manies, de chacune de tes habitudes. Je me souviens de toi comme personne puisque personne ne te connaissait aussi bien que moi. Et pourtant, je ne t'ai pas sauvée.

J'ai échoué.

D'un deux passionné et inébranlable, je suis passée à un pauvre chiffre un déambulant tel un robot. D'un nous plein d'amour, je suis passée à un simple je désespéré.

Tout comme leurs insultes sont passées aux coups, leurs rires moqueurs à des paroles agressives, je suis passée de notre couple à une solitude sans fond.

Je t'aimais, tu m'aimais, mais tu n'en pouvait plus et les as laissé gagner.

Je te hais, je me hais, même si je sais que je n'aurais pas pu faire plus pour te sauver. J'ai été là tout le temps, tous les jours, à chaque pleur, chaque craquage, j'ai été là.

Mais tu n'as pas supporté.

Et tu as préféré t'en aller.

Nous étions deux, maintenant, je suis seule, seule dans un couloir pourtant bondé, seule avec pleins d'amis pour m'épauler, seule, toute seule.

Petites histoiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant