14 (Hisoka x Irumi)

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Il crie, tend la main, court, et se fige. C'est trop tard, il s'est déjà élancé, il a déjà sauté dans le vide. Il hurle, tombe à genoux, se relève, s'approche de la fenêtre, baisse la tête, tremblant, pleurant, il est bien là, brisé, il recule d'un bond, s'effondre.

Il l'avait bien vu ces derniers temps que son magicien n'allait pas bien, qu'il était distant, ses sourires avaient disparu, il avait remplacé ses hauts par des manches longues, il était silencieux, mais l'assassin n'avait pas osé creuser le problème devant les réticences de son compagnon à en parler, il n'avait jamais imaginé qu'il souffrait à ce point, il aurait dû.

Il regrette, il s'en veut tellement, il marche, titube plutôt, atteint le bas de l'immeuble, ouvre la porte, voit le corps de son amant, détruit, en miettes, il le rejoint, prend son visage entre ses mains, celui-ci est intacte. Il est toujours aussi beau malgré les grandes cernes sous ses yeux. Il pleure, l'implore, lui supplie d'ouvrir les yeux, de lui expliquer. Il lui dit qu'il est désolé, qu'il aurait dû insister, qu'il l'aimait, qu'il donnerait tout pour le sauver.

Il ne sait pas ce qu'avait l'amour de sa vie, et il n'a rien fait pour l'aider, c'est un monstre, il se hait, c'est impardonnable.

Il a si mal, rejouant la scène dans sa tête, il aurait dû être plus rapide, comme ça, il l'aurait rattrapé avant, il l'aurait empêché de commettre l'irréparable.

Il pleure, les torrents de larmes noient ses joues, glissent sur le visage éteint du magicien. Il le serre contre lui, l'embrasse, lui demande pardon, encore et encore. Il l'aimait tellement, mais au moment où il avait le plus besoin de lui, il lui a tourné le dos, par peur, c'est abominable.

Il s'excuse, et continue jusqu'au petit matin, avant de tomber d'épuisement, gardant le magicien contre son corps, s'endormant en liant leurs doigts.

Il se réveille en sursaut, tourne la tête et voit son homme debout dans leur chambre, l'air si fatigué, un long pull noir couvrant son corps et ses bras. Il se lève, se précipite et l'enlace. Ce rêve semblait si réel, il a eu si peur, si mal, il doit intervenir, sauver son amour.

Le magicien l'observe, les questions de l'assassin l'assaillent, il finit par fondre en larmes dans les bras de celui-ci, déballant tout ce qui lui pesait.

Ce n'était pas la fin, ça aurait pu l'être, de justesse, mais il a réussi, il l'a sauvé. Ils vont continuer à s'aimer.

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