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Trigger warnings : mention de l'automutilation & d'abus sexuels

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Trigger warnings : mention de l'automutilation & d'abus sexuels

Harry


Je me déteste.

J'ai gâché notre week-end à cause de mon cauchemar, à cause de mes démons, j'ai effrayé et inquiété Louis.

Je l'ai fait fuir, comme je l'avais prédit.

Malgré tout ce que m'a répété Olivia, je savais que j'avais raison.

Il n'allait pas rester. Même si là, c'est moi qui l'ai poussé à me laisser, je l'ai fait pour son bien.

Je me déteste.

Il m'a envoyé des messages quand il a fini par accepter de partir, mais je n'ai pas la force d'y répondre. J'ai juste envie de hurler à m'en arracher les cordes vocales.

Parce que je suis un monstre. Je suis ignoble, égoïste. Et je comprendrais s'il ne veut plus jamais m'approcher, s'il ne veut plus faire partie de ma vie, parfois moi non plus je n'en ai plus l'envie.

Je me déteste du plus profond de mon être.

Je ne voulais pas qu'il me voit ainsi, terrifié par mes cauchemars, hanté par mon passé. C'est pour ça que je me suis réfugié dans la salle de bains, sous la douche. Mais ensuite, tout ce que j'ai vu dans mon sommeil m'est revenu en plein visage, comme une vague qui déferle sans prévenir et nous emporte au fin fond de l'océan. Là où tout est sombre et glacial.

Tous ces souvenirs qui ne me quitteront jamais. J'ai eu l'impression d'entendre sa voix partout, la voix de mon père, de revoir ses yeux, de sentir ses mains sales et rocailleuses sur moi, son souffle chaud sur ma nuque, de percevoir son rire qui m'a donné la nausée sous la douche brûlante. J'ai essayé de me frotter le corps pour faire partir cette sensation, de me boucher les oreilles, de faire le silence en moi. Rien ne fonctionnait. Il était toujours là.

Et puis j'ai vomi.

J'ai vomi alors que l'eau coulait toujours. Je me suis écroulé à genoux dans la baignoire, j'ai des bleus sur la peau maintenant, et j'ai vomi à m'en déformer l'estomac. Je ne sais pas si Louis m'a entendu, mais je n'avais plus aucune notion de rien, j'ai tellement tremblé que j'ai cru que je n'allais jamais savoir trouver la force de me relever. Quand j'y suis arrivé, au bout de longues minutes, c'est toute la terre qui tournait et se dérobait sous mes pieds.

J'ai arrêté l'eau, je me suis traîné devant l'évier pour me laver les dents, nu et encore dégoulinant d'eau, pour m'ôter ce goût acre de la bouche. Mais j'étais épuisé et je me suis laissé tomber au sol, contre le mur, j'ai essayé de retenir mes sanglots.

Mon regard était tombé sur la lame de rasoir dont je me servais pour couper ma moustache, et là j'avais envie d'en faire une toute autre utilité. Mes doigts me démangeait, mais je n'avais pas la force de lever le bras, de le prendre. Et je me déteste encore d'y avoir pensé. Je me hais, parce que la pensée a traversé mon esprit, parce que je pensais que ça allait me faire du bien. Moi même, je sais très bien que c'est faux, que la sensation de soulagement est temporaire, que la douleur est dix fois plus intense ensuite.

Only the Brave || Larry.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant