Maman...

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Louis

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Louis.

Je m'assois à terre, sous les étoiles, seul à seul avec elles. Je les regarde briller dans le ciel noir et découvert de cette nuit du douze août jusqu'à trouver la mienne.

Bonsoir maman, avant toute chose je te souhaite un très joyeux anniversaire. Tout à l'heure, nous avons tous soufflés une bougie en ton honneur, comme chaque année. J'espère que tu es heureuse là où tu es et que tu prends soin de toi. Je sais que ça fait un moment que je ne t'ai pas adressé la parole, mais je crois que c'est un signe que je vais mieux. J'écris des poèmes sur toi, sur ton absence, et sur un tas d'autres choses aussi, sur Harry, l'amour, la mer, la tristesse. Ca m'aide beaucoup... Je ne t'oublie pas, jamais, loin de là. Tu es toujours dans ma tête, dans le moindre de mes gestes quotidien, c'est juste que... ton absence ne me pèse plus autant qu'avant. Elle me rend toujours affreusement triste, parfois je me sens si seul que je me mets à pleurer, parce que tu me manques à un point inimaginable. Tes câlins, tes bisous sur mon front, ta voix, ton odeur, ton sourire, le son de ton rire, ta tasse de thé le matin sur le comptoir de la cuisine, la caresse de tes cheveux sur mon visage, l'éclat dans tes yeux, tes mots rassurants, ta force, ton courage, la fierté dans ton regard, les tartines que tu me préparais chaque matin avant que j'aille en cours, le parfum de lavande sur tes vêtements, les histoires que tu me lisais, les livres que tu me prêtais, la manière dont on en parlait pendant des heures le soir devant le feu de cheminée, t'entendre fredonner tes musiques préférées au-dessus du son de la radio pendant que tu faisais la vaisselle, ton amour inconditionné. Tout. Tout me manque chez toi maman. Mais je commence à comprendre qu'on peut continuer de vivre avec cette absence. Tu m'as toujours poussé à poursuivre mes rêves et mener la vie que je veux, m'en donner les moyens. J'y suis aujourd'hui. Je travaille au sein d'une maison d'édition, je vis avec mon meilleur ami et j'ai rencontré Harry. Je sais que je t'ai déjà parlé de lui pendant des heures, et que t'en as certainement marre maintenant, mais j'aurais toujours des choses à dire à son sujet. Et je suis certain que tu l'aurais adoré maman, que vous seriez devenus les meilleurs amis du monde. Il cache bien son jeu, mais il se serait volontiers ligué contre moi sous ton influence, je vous imagine parfaitement comploter et faire des messes basses dans mon dos, pendant que tu lui racontes les pires bêtises que j'ai pu faire ou mes moments les plus honteux. Mais ça l'aurait fait rire, et j'aime ça, alors je n'aurais rien dit. J'aurais regardé les deux êtres que j'aime le plus au monde rire ensemble.

Une larme roule sur ma joue, une première. Je ne m'étais même pas rendu compte que j'avais commencé à pleurer. J'inspire et expire, lentement. Parce que j'ai tout mon temps.

Je suis réellement amoureux de lui, tu sais. Comme dans les livres, quand les deux protagonistes se découvrent un amour qui soulève des montagnes. Moi, j'ai envie de lui offrir toutes les plus belles étoiles et les déposer à ses pieds pour qu'il soit entouré de lumière. Qu'il ne soit plus jamais jamais jamais dans le noir. Je ne pensais jamais aimer quelqu'un d'une telle force un jour maman, je t'avoue que des fois ça me tord le ventre tellement c'est puissant, mais je n'ai pas peur d'aimer Harry, au contraire, c'est la plus belle chose qui puisse exister. Tu as raison. Tu as toujours eu raison. Même si au début, quand tu me disais que j'allais rencontrer moi aussi ma personne, et que je ne te croyais pas encore. J'avais du mal à l'imaginer, j'étais jeune et j'avais le coeur fragile, à peine réparé des ruptures. Et, je me suis rendu compte qu'en fait, c'était lui que j'attendais depuis tout ce temps. Je ne le cherchais même pas, il m'est apparu, comme une évidence. Ce genre de rencontre ne s'explique pas, elle ne peut que se vivre. Je suis vraiment chanceux d'être tombé sur lui maman, tu n'as pas idée à quel point. Il répète souvent que c'est lui le plus chanceux de nous deux, mais c'est faux, et je ne dis pas ça parce que je l'aime, seulement c'était lui la dernière pièce qu'il manquait à mon puzzle, la dernière couleur à mon tableau. Je me sens enfin heureux, entièrement. Et je veux que lui aussi, je veux être sa famille, lui apporter le bonheur et l'amour qu'il mérite.

Only the Brave || Larry.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant