Louis est passionné par la littérature.
Harry est passionné par la pâtisserie.
Ils se rencontrent par hasard au salon de thé, pour le moins atypique, où Harry travaille.
Mais, ils ont beau ressentir cette attirance grandissante et irrévocable ent...
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Harry.
Les premiers habitués entrent dans la boutique, ils savent où ils doivent se placer et de quoi s'occuper le temps que je termine de préparer les plans de travail. Je les salue poliment, ils s'équipent de leurs tabliers en discutant ensemble, impatients de commencer cette nouvelle séance.
Je jette un coup d'oeil vers la porte d'entrée, il pleut averse depuis ce matin mais ça n'a empêché personne d'être au rendez-vous ce soir. La saison de l'été vit ses dernières heures et laisse doucement place à l'automne, la période de l'année que je préfère de loin. C'est aussi le moment où je peux faire mes recettes favorites à base de citrouille, de cannelle et d'épices en tout genre et concocter mes meilleures boissons chaudes.
Léonie vient me dire bonjour, dissimulée derrière ses petites lunettes qui tiennent par je ne sais quelle magie sur le bout de son nez. Elle porte un grand châle beige qui lui couvre les épaules et ses cheveux blancs sont remontés dans un chignon derrière sa tête. Son parfum à la lavande me réchauffe toujours le coeur. Léonie est la première personne à s'être inscrite aux cours de pâtisseries quand nous avons lancé le principe il y a un an et demi. Et du haut de ses soixante neuf ans, elle tient encore grandement la forme, je dirais même qu'elle est plus réactive que d'autres.
– Bonsoir mon grand, comment ça va depuis Jeudi ?
Un fin sourire prend place sur mes lèvres tandis qu'elle se tourne pour que je l'aide à nouer son tablier dans son dos. Je dois bien faire trois ou quatre têtes de plus qu'elle, mais elle a un fort caractère et elle ne pas jamais inaperçue dans une pièce. C'est aussi pour ça que je l'adore, en dehors de sa grande bonté de coeur et sa douceur naturelle, je suis tellement occupé à l'écouter que je ne pense plus à ce qui me serre la gorge pendant ces quelques précieuses heures dans la semaine.
De tout le petit groupe, c'est avec elle que j'ai noué le plus de liens, même si j'essaie d'être le plus chaleureux possible avec tout le monde. Mais Léonie est là depuis le début, les premiers cours se sont déroulés en face à face avec elle, nous avons donc eu le temps de parler et d'apprendre à se connaître en cuisinant avant d'être rejoint par les autres.
– Très bien, je mens sans grande difficulté, et toi ?
Elle commence à me parler de son petit fils qui est tombé malade et qu'elle a dû garder parce que ses deux parents travaillaient, je l'écoute en sortant les derniers ustensiles. Tout le monde se met ensuite en place derrière son plan de travail, je regarde ma recette notée sur une simple feuille tandis que les discussions se terminent.
Au moment où je commence à parler, la porte du café s'ouvre et la clochette résonne dans la pièce. Nous tournons tous les yeux en même temps vers l'entrée, où se tient Louis, une capuche rabattue sur sa tête, aussi trempé que la première fois où il est venu. Sa main est encore sur la poignée et il n'a pas totalement fermée la parole qu'il prend déjà la parole :
