19.

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Harry

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Harry.

La peur me ronge le ventre. Je me suis endormi d'épuisement hier devant la télévision, mais j'étais debout avant cinq heures du matin. J'ai lu Orlando, encore, ça fait plusieurs fois que je le lis du premier au dernier mot puis le recommence. Je ne m'en lasse pas, j'ai l'impression de découvrir de nouveaux détails à chaque lecture et ça me rassure d'une certaine manière.

C'est la lecture qui me garde éveillée lors de mes nuits blanches et chasse les cauchemars de mon esprit. Une sorte de petite bulle de protection dans laquelle je m'enferme quand tout va mal. Et, en ce moment, j'en ai besoin.

Figé devant la porte, je n'entends pas les mots que le notaire me dit. Un rideau de fer est tombé devant moi. C'est la main d'Olivia dans mon dos qui me ramène sur Terre. Je ne serais pas là aujourd'hui, à quelques secondes de revoir mon père, sans elle.

Je me connais, je me serais défilé au dernier moment. Je n'en aurais pas eu le courage, j'aurais vécu encore des années, coincé dans cette situation qui me déchire de jour en jour

Mais je suis venu. Parce qu'elle a raison. J'ai besoin d'avancer, de laisser tout ça derrière moi et d'arracher ces mauvais souvenirs qui me collent à la peau.

J'ai la boule au ventre, en travers la gorge, la nausée, l'envie de pleurer, d'hurler, de partir en courant. Seulement je suis là, je ne peux pas faire marche arrière.

Je ne veux pas.

– Laissez lui deux minutes s'il vous plaît.

La voix d'Olivia est mon point d'ancrage. Je tourne la tête vers elle, elle prend ma main et la serre dans la sienne, je tremble trop, je ne sens plus rien. Mais je crois que ça me calme un peu.

Avec son aide, je régule ma respiration. J'inspire, expire lourdement, lentement, puis acquiesce. Nous suivons un garde qui nous ouvre la porte. Nous nous retrouvons dans une salle avec plusieurs sièges, tables en rangées, une longue ligne droite, des vitres entre chaque table.

Un brouhaha ambiant nous accueil. Il y a d'autres personnes, de chaque côté des vitres transparentes. La pièce est sombre, les lumières artificielles me font mal aux yeux. Je cligne des paupières et m'assois entre le notaire et Olivia, trois chaises alignées pour nous.

Il n'est pas encore là. J'ai le temps de souffler.

De me préparer.

Le notaire se tourne vers moi, et me demande avec un léger sourire :

– Souhaitez vous un verre d'eau monsieur Styles ?

– Non... non merci, ça ira.

Même le son de ma voix m'est étranger. Trop grave, trop frêle. Je ne sais pas comment j'ai la force de parler. J'ai la gorge sèche et tellement nouée, je n'ai rien su avaler ce matin, je voudrais fuir.

Only the Brave || Larry.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant