-15- 𝐅𝐚𝐯𝐞𝐮𝐫.
Le ciel nuageux les couvrait de toute luminosité, il faisait sombre au cimetière de la ville. Mais les tombes de ses défunts géniteurs brillaient comme des étoiles. Il ne restait plus qu'elle devant, habillée d'un noir sombre comme l'était son coeur coupable.
- Maman... Papa... vous me manquez tellement...
Il se mit soudainement à pleuvoir comme si la météo était coordonnée à ses émotions. Léonie pleurait ses plus précieuses larmes qu'elle ne pensait pas lâcher aussi tôt. Cela faisait trois mois qu'ils n'étaient plus, désormais.
- Pardonnez-moi ! Elle sanglotait dans ses mains tremblantes. S'il vous plaît...
Elle regrettait tellement avoir été une mauvaise fille, cet égoïsme qui s'était développé au fil des années qu'elle avait côtoyé Paul. Il n'était plus qu'une erreur dans sa vie.
- Non... pas une erreur, renifla-t-elle. Il n'était qu'un essai.
Oui un essai.
S'essuyant le visage ravagé de larmes puis vite remplacé par l'eau de pluie, elle attrapa accrochée à son épaule sa sacoche afin d'en saisir l'enveloppe non-ouverte. Ses yeux rougis fixèrent intensément ces papiers qui allaient sûrement plus la bouleverser qu'autre chose. Mais telles étaient les dernières volontés de ses géniteurs, elle se devait de les lire.
Elle ouvrit l'enveloppe mouillé de ses fins doigts, le papier se déchirant sans difficulté, pour laisser entre-voir une feuille jaunie et mouillée. Elle le saisit avec délicatesse et le déplia avec fragilité.
C'était semblable à une lettre, et dès qu'elle reconnut l'écriture raffinée de sa précieuse mère, de nouvelles larmes se formèrent lui piquant affreusement le nez.
Ma bichette,
Tu as toujours été notre trésor, ton nom est notre raison de vivre ma chérie. Tu es notre force notre petite lionne rebelle. Tu as si grandi je ne sais même pas par où commencer. Nous t'aimons si fort pardonne-nous de ne pas avoir pu tenir plus longtemps... nous savons qu'il est l'heure. Mon coeur reste forte comme tu l'as toujours été. Léonie mon amour je suis contente que tu aies de quoi vivre tu es notre plus grande fierté. Je lègue à ton nom la maison, je sais qu'elle te faisait peur mais elle t'a hébergée avec sécurité et t'as apporté chaleur et confort. Elle possède un charme unique et c'est pour cela que ton père et moi l'avons choisi, elle était parfaite.
J'ai tellement de chose à te dire, mais je n'ai pas le temps pour. Sache donc que jamais je n'ai cessé de t'aimer.
Chon Evy, ta maman, Je t'aime.
Par ces mots forts et touchants, la jeune adulte de vingt-deux ans éclata une nouvelle fois en sanglots. Ses genoux la trahirent en la faisant tomber au sol comme un vulgaire objet fragile. Cette feuille enfermaient très peu de mots mais assez pour la rendre encore plus sensible qu'elle était. Ce n'était pas une histoire de carapace qui se brisait ou tralala, ça n'avait rien à voir.
C'était, seulement, une fille qui regrettaient ces mots balancés sans cillement à ses parents lors de leur dernière rencontre.
Elle voulait seulement se battre à mort.
Derrière cette feuille se trouvait une autre, mais l'écriture appartenait cette fois-ci au père de celle-ci. Elle tenta comme elle put de ne pas craquer même si elle était déjà au bord du gouffre.
Ma biche, ma Nini, ne regrette pas tes paroles de cette soirée.
J'ai été ravi de voir à quel point tu te sentais libérer après tes confessions. Je regrette d'autant plus d'avoir lancer ces propos que je ne pensais pas une seconde ma fille chérie. Avec ta mère nous nous sommes mis d'accord pour la répartition de nos biens. Une part de notre héritage sera versée à cette association, tu le sais. Celle que tu aimais tant, celle où tu t'investissais tant en tant que bénévole. Nous t'admirons Nini, tu es adorable et unique. Je t'aime tellement et j'aurais dû te le répéter toutes les secondes. Je t'aime je t'aime je t'aime. Léonie, nous te confions la maison et tous les biens avec. Tu es notre fille et tu mérites plus que ce que nous pouvons te donner.
Ta mère et moi te demandons cette faveur : vis dans cette maison pendant une année.
Tu es la nouvelle propriétaire et nous voulons que tu y vives au moins une année.
Fais-le pour nous, et pour lui.
Chon Owen, ton papa, Je t'aime.
Et ce fut ainsi qu'elle s'effondra une millième fois en larmes. Elle hurlait au désespoir, partageant sa détresse et son regret profond. Son visage rougi par la tristesse et cette fragilité qui la rendait vulnérable. Léonie se sentait si mal.
En faisant tomber l'enveloppe de ses mains, un bruit de fer retentit à sa chute. Interpellée, elle renifla bruyamment avant de saisir le papier déchiré au sol. De son toucher, elle sentit une forme complexe de son index posé, attrapant ensuite l'objet qui s'y trouvait.
Dans sa main se trouvait un trousseau de deux clés.
(『〔<<A suivre...>>〕』)
J'ai faim.
Écrit par PilokXel.
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- Rat Tae - K.TH
Fanfiction0______________________________________0 / \ Il était un abandonné comme un rat dans un égout. Ou tout simplement un rat abandonné. Quand sera-t-il libr...