Chapitre 34

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Ça y est, c'était le moment. J'allais leur dire.

Depuis nos demandes respectives pour le bal il y avait de ça presque deux semaines, je ne cessais de reculer cet instant où j'avouerais enfin à mes parents que, d'une part j'avais l'intention de participer au bal de fin d'année et qu'en plus, ma cavalière ne serait autre que Lexa.

J'avais eu de multiples occasions mais à chaque fois, ma bouche s'était refermée avant d'avoir prononcée le moindre mot. Seulement, en ce tout début d'après-midi je n'avais plus le choix. Octavia et Raven allait bientôt se pointer avec la nouvelle voiture de cette dernière afin que nous allions trouver nos robes de bal et mes parents n'en avaient aucune idée.

Il fallait donc que j'arrête de tourner en rond dans ma chambre à tenter de trouver les mots exacts que j'allais prononcer et descendre les escaliers afin de tout lâcher telle une bombe. Après tout, ils n'allaient tout de même ne pas me virer de la maison ? Si ?

Cette idée actionna mon imagination de la pire des façons, laissant d'épouvantable scénarios se propager dans mon esprit.

Par quelques coups de têtes frénétiques, je tentais de les chasser puis je pris une forte inspiration et sans me laisser le temps de réfléchir plus longtemps, j'attrapais mes affaires et descendis les marches à toute hâte.

Mon arrivée tonique sembla interpeler mes parents puisqu'à peine étais-je apparu au rez-de-chaussée que leur regard se portèrent sur moi depuis la table de salon où ils étaient tous deux installés. Mon souffle se coupa net, totalement pétrifié tandis qu'ils attendaient probablement une intervention de ma part.

« Clarke ? » Mon père s'empressa de me demander en me voyant muette.

« J'ai quelque chose à vous dire. » Je leur avouai d'un souffle.

Dans un geste maladroit, je vins me placer en bout de table où ils m'entourèrent de part et d'autre. Mon regard fuit le leur et se porta alors sur mes mains, se triturant l'une l'autre.

Après quelques secondes dans un silence lourd d'interrogation où ils cherchèrent certainement à comprendre ce qu'il m'arrivait, ma mère attrapa mes mains afin de les recouvrirent des siennes.

« Dis-nous ce qui te tracasses Clarke. » Elle me questionna avec douceur et inquiétude.

« Je... Euh... » Je me risquais vainement une première fois, les mots restants bloqués au fond de ma gorge.

« On t'écoute. Tu peux tout nous dire, tu n'as rien à craindre. » Mon père ajouta.

« Ne me virez pas de la maison. » Ma voix supplia, tremblante.

Ils se jaugèrent l'un l'autre face à ma réponse et ma mère me releva le menton.

« On ne ferait jamais une telle chose Clarke. » Elle m'affirma en passant sa main sur mon visage presque larmoyant.

« Qu'est-ce qui te fais penser qu'on pourrait faire une chose pareille ? » Mon père rejoignit nos mains liées.

« Parce que... »

« Tu as fait une bêtise ? » Mon père suggéra.

« Tu as repris des médicaments ? » Ma mère paniqua en m'attrapant le visage de ses deux mains afin qu'elle puisse observer mes pupilles et juger par elle-même.

« Non, ce n'est pas ça. » Je déclarais alors tout en me dégageant de sa prise.

« Alors pourquoi tu fais cette tête ? » Mon père s'impatienta légèrement.

« Je vais faire du shopping avec Octavia et Raven cet après-midi. »

L'information sortit dans une unique expiration comme si elle s'avérait des plus capitale. En soit elle l'était, mais la révélation dissimulée derrière elle n'était compréhensible que part moi.

Lutte contre le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant