Samedi 15 décembre, 18h00.
J'étais arrivée devant le portail de la ferme et j'y étais restée plantée encore une minute, hésitante à le franchir. Le retour jusqu'ici s'était déjà montré pénible : il avait fallu que je me débrouille pour retourner au lac afin de récupérer ma voiture, avant de conduire jusqu'ici alors je n'avais pas la force pour affronter la déception et les reproches qui m'attendaient dès l'instant où j'allais passer la porte d'entrée.
Cependant la fatigue et ses effets me firent traverser ce portail. Ainsi, à mon entrée dans la demeure familiale, celle où je vivais depuis plusieurs mois sans pour autant la considérer comme chez moi, les yeux des membres de ma famille me tombèrent immédiatement dessus.
« Bon sang Lexa, tu étais passée où ? J'essaie de te joindre depuis que je suis arrivée ce matin. » Ma cousine traversa le salon pour m'enlacer.
« Désolée Anya, je n'avais plus de batterie. »
« Je vois mais... c'est quoi cette odeur, tu t'es promenée dans les égouts ou quoi ? » Elle s'écarta de moi, une légère grimace sur le visage.
« Plutôt dans un lac... mais je t'expliquerais plus tard. » Je lui avais presque chuchoté, voyant mon père sur le point de nous rejoindre.
« Tu vas me faire le plaisir de t'expliquer. » Il avait durement prononcé.
« Lincoln t'a déjà certainement tout rapporté, je n'en vois pas l'utilité. » Je voulus lui passer devant pour rejoindre ma chambre mais il m'arrêta aussitôt.
« Arrête d'agir avec autant d'égoïsme et de fuir tes responsabilités Lexa ! » Son ton et son regard insistant m'indiquèrent qu'il ne parlait pas seulement de ce soir.
« Vous m'avez obligé à les fuir quand j'ai eu l'occasion de les assumer, quant à celles qui me rattache à vous, vous savez très bien ce que j'en pense ! » J'étais sur le point d'exploser lorsque la main d'Anya se posa sur mon épaule.
« Nous devrions rediscuter de tout ça demain mon oncle, à tête reposée. La journée a été longue pour tout le monde et ce n'est pas une bonne idée. »
« Tu as peut-être raison Anya. » Il m'obligea à le regarder. « Cette discussion n'est pas terminée. » Il m'avait averti d'un mauvais œil.
Par la suite, il fit demi-tour afin de retourner à ses occupations, tout comme ma mère et ma tante. Mon frère, lui, resta sur place à m'observer, sans rien ajouter même si je crus détecter des excuses silencieuses à travers son regard. Il est vrai que je ne lui dépeins pas le plus flatteur des profils pourtant il fut un temps où nous étions vraiment proches, seulement il y avait cette rivalité imposée par notre père qui nous éloignait chaque jour un peu plus.
Ma cousine ne se soucia pas de notre échange, m'entrainant sans plus attendre vers l'étage où se trouvait ma chambre. Elle referma la porte derrière nous avant de m'adresser à nouveau la parole.
« Maintenant que nous sommes que toutes les deux, explique-moi pourquoi à peine arrivée pour les vacances je me suis faite prendre à partie par ton père, me demandant si je t'avais encore bourré le crâne. »
« On ne pourrait pas faire ça demain, je suis vraiment crevée là. » J'avais voulu me dérober dès le moment où mon corps toucha le lit.
« Oh non, je viens de te tirer d'affaires alors la moindre des choses c'est de me donner des explications. »
« Tu as raison. Désolée... et merci. »
« Aller, raconte-moi tout. » Elle vint me rejoindre sur mon lit. « Enfin... Tu peux aller te doucher avant parce que là ton odeur est insupportable. »
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Lutte contre le destin
Hayran KurguHarcèlement : soumettre quelqu'un à d'incessantes petites attaques. Une explication concise pour définir l'immensité des actes qu'il représente. Des moqueries, des humiliations, des coups, des paroles... les formes qu'il peut prendre sont aussi nom...