Lutte contre le destin

Chapitre 27

La nuit qui suivit mon agression fut un véritable calvaire, autant physiquement que mentalement. Les calmants avaient tenu bon plusieurs heures, permettant à mon cerveau et à mes muscles de se détendre et de récupérer, malheureusement les effets s'étaient dissipés au beau milieu de la nuit.

En conséquence, durant plusieurs dizaines de minutes, je m'étais convaincue de ne pas faire appel à mes parents. Eux aussi avaient besoin de repos, de digérer et d'assimiler tous les évènements qui avaient eu lieu la veille. Pourtant, je dus m'y résoudre puisque malgré mes faibles respirations, mon abdomen me faisait un mal de chien.

Ma mère surveilla ensuite l'évolution de ma douleur puis contre toute attente, j'avais basculé de nouveau vers le monde des songes, dans un sommeil plus apaisé qui s'étala quasiment sur toute la journée du jeudi.

Cela m'avait fait un bien fou, je ne pouvais pas en douter cependant lorsque ma mère m'en fit prendre conscience le vendredi matin, mon cœur avait bondi avec entrain dans ma poitrine. Et si Lexa avait cherché à me joindre ? Et si elle avait eu besoin de moi ? Je stoppai alors précipitamment ma mère dans son élan, prête à me donner les médicaments prescrits par Jackson.

« Attend. Je ne veux pas encore dormir toute la journée. »

« Tu as dormi parce que tu en avais besoin Clarke, les médicaments sont simplement des anti-douleurs et un décontractant musculaire. »

« Mais j'ai dormi une journée entière... »

« Comme je te l'ai dit, tu en avais besoin. » Elle déchiffra l'inquiétude sur mon visage. « Ce n'est rien de grave et si tu préfères attendre un peu avant de les prendre, tu peux. Ils sont là simplement pour te soulager. » Elle se tut un instant avant d'ajouter. « Tu t'inquiètes pour Lexa, n'est-ce pas ? » Je relevai vivement les yeux vers elle.

« Oui. » Je lui avouais simplement.

« Ton père a réussi à avoir de ses nouvelles, brèves mais il savait que tu en attendrais. » Elle m'informa. « D'après sa mère elle va bien, seule son arcade a eu besoin de quelques points de suture et elle porte une atelle à sa main droite pour éviter qu'elle ne force dessus mais hormis ça, ce n'est que superficiels. » Je soufflais faiblement de soulagement.

« D'accord... Est-ce qu'il lui a demandé quand elle pourrait venir ? »

« Il a demandé oui... » Elle grimaça. « Mais ses parents pensent qu'il serait mieux que vous ne vous voyez pas pendant quelques temps... »

« Non ! Ils ne peuvent pas faire ça. » Je m'époumonai autant qu'il m'avait été possible de le faire.

« Clarke... »

« Non ! »

« Hey. » Elle vint m'entourer de ses bras. « Je sais que vous êtes proches mais ce n'est que passager et tant que nous n'avons pas de nouvelles de Marcus, c'est peut-être mieux. »

« Mais... » Une once de colère prit naissance en moi alors qu'elle se recula pour me parler.

« Il devrait rapidement nous appeler et après ça, je suis sure qu'ils changeront d'avis. C'est l'affaire de quelques jours. »

Quelques jours... Cela m'avait semblé déjà bien trop, et malgré les efforts de ma mère ce fut loin d'être suffisant pour me rassurer pourtant je ne rétorquai pas. A quoi bon, c'était inutile sans devoir lui expliquer pourquoi et à quel point il était important pour moi de voir Lexa. Et surtout, je n'étais absolument pas prête pour cette conversation, encore moins dans ses conditions.

« Ça va aller, tu verras... » Elle me soutint avec assurance et bienveillance. « En attendant, j'aimerais que tu manges un peu. »

« Je n'ai pas très faim. » Je ripostai aussitôt.