Lutte contre le destin

Chapitre 35 - FIN

Mon reflet s'affichait dans le grand miroir de ma chambre, me retournant une vision bien différente de celle que j'y lisais quelques mois auparavant.

Ce soir-là, j'avais envie que ma robe bleue nuit n'aie aucun pli non désiré. Ce soir-là, j'avais passé plus d'une heure à faire en sorte que chacune de mes mèches de cheveux soient aussi parfaites que possibles et que mes faibles bases en maquillage me permettent de renvoyer une image de moi qui me plaisait et qui, je l'espérais, plairait à Lexa.

Certes, c'était peut-être idiot mais l'idée que je puisse lui procurer des sensations différentes qu'habituellement me réjouissait.

Notre relation évoluait en intensité depuis quelques semaines déjà mais après ma révélation à mes parents et elle aux siens, il y eut comme un déclic. Nous étions moins sur la retenue, particulièrement Lexa même si j'étais loin d'être innocente.

Vraiment loin d'ailleurs puisque depuis que j'avais acheté ma robe avec les filles, je n'avais cessé d'attiser sa curiosité envers cette dernière sans pour autant lui donner le moindre indice sur ce à quoi elle ressemblait. Evidemment, elle avait tenté par tous les moyens d'en savoir plus ; en particulier par l'intermédiaire d'un chantage affectif ; et même s'il aurait été très tentant de céder, je ne l'avais pas fait.

Je voulais qu'elle la découvre ce soir-là et pas avant.

Un sourire s'installa automatiquement sur mes lèvres aux souvenirs de nos moments partagés cette semaine mais également à tous ceux passés à ses côtés. Elle avait été d'un soutien inestimable, elle était devenue mon amie la plus précieuse et ce, même si j'avais d'abord essayé de la rejeter. Nous nous étions trouvées malgré l'immensité de ce monde et je ne pouvais qu'en être reconnaissante.

Le voile de mes pensées s'estompa à l'entente de la vibration de mon portable. Lexa me signalait qu'elle partait de chez elle et qu'elle serait donc là dans une dizaine de minutes. Je vérifiais instantanément l'heure en haut de l'écran. 18h32.

Soudainement une légère angoisse s'immisça dans mon esprit et se répercuta dans mon cœur. Et si je ne lui plaisais pas ? Si elle ne voulait pas que tout le monde nous voie ?

De quelques mouvements de têtes, j'expulsai ces sombres et absurdes idées et me détournai de mon reflet après avoir inspiré puis expiré calmement. Enfin, j'attrapai mes affaires et descendis les marches menant au rez-de-chaussée.

A mon arrivée, mes parents qui étaient occupés en cuisine se retournèrent au son de mes talons claquant contre le parquet. Ils me fixèrent un instant avant d'exposer une expression émue.

« Quoi ? Ce n'est qu'une robe... » J'annonçais timidement et mon père s'avança jusqu'à moi d'un pas rapide dans l'intention de m'enlacer mais je le stoppais net. « Mais... J'ai quand même passé deux heures à me préparer alors désolée papa, les câlins seront pour plus tard. »

« D'accord, excuse-moi. » Il laissa échapper un petit rire suivi d'une mou émue. « Mais tu grandis tellement vite. »

« Papa... » Je ripostai moqueusement face à sa nostalgie.

« Non mais regarde-toi. » Il me prit les mains et les leva en hauteur. « Ma petite fille est devenue une jolie jeune femme. »

« Jake, arrête de l'embêter. » Ma mère intervint, en me voyant mal à l'aise puis elle se tourna vers moi. « Tu es vraiment magnifique Clarke. »

« Merci maman. »

Mon père nous fit ensuite son cinéma afin que nous posions ensemble ou à tour de rôle. Heureusement pour moi, après quelques clichés, la sonnette retentit.