Chapitre 9 - Partie 4

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Elle laissa planer une seconde de silence comme pour me laisser comprendre où elle voulait en venir.

« Tu n'aurais pas dû être là Lexa, personne. »

« Clarke... »


Elle fut incapable d'en dire plus, retenant ses larmes de toutes ses forces. La signification de ses paroles m'apparut alors tel un coup de poing en pleine figure et je fus prise d'une forte et lourde dose de culpabilité, suivie de souvenirs douloureux que je cherchai désespérément à oublier depuis bientôt un an. Ainsi, ce ne fut pas elle qui déversa une larme le long de sa joue mais moi.

« Tu m'avais promis de m'appeler si ça n'allait pas... Pourquoi tu as... ? Pourquoi ? »


J'étais dans l'incompréhension, je l'avais quitté sur ce toit, certes triste et déçue par ma promesse brisée et notre correspondance interrompue. J'ai cru qu'elle m'avait pardonnée pour ça.

Au plus profond de moi je savais que je n'étais pas la raison de sa présence ici mais c'était difficile d'imaginer autre chose alors que des flashs me revenaient en tête.

« Je suis désolée. »

« Ne t'excuse pas... dis-moi seulement pourquoi... s'il te plait. » Je l'avais supplié, je devais savoir.

« Ça n'a pas d'importance. »

« Evidemment que oui Clarke, tu as de l'importance. Je suis au moins en partie responsable de ta présence ici... »

« Lexa ! » Je l'avais regardée, interloquée alors qu'elle posa sa main sur mon avant-bras. « Tu n'es en aucun cas responsable. La seule qui l'est, c'est moi. »

Elle avait prononcé la première partie de sa phrase avec conviction, mais la suite fut totalement opposée, sans émotion. Il y avait forcément quelque chose que je ne savais pas, quelque chose qu'elle ne me disait pas.

« Tu n'es responsable de rien, et selon toi je ne le suis pas non plus alors qui Clarke, qui t'a poussé à faire ça ? »

« Tout, je n'ai plus de force. »

Je l'avais sentie sincère, pourtant je perçus autre chose, comme si elle ne me disait pas tout. Je n'aurais pas dû la pousser à parler mais pour des raisons purement égoïstes, j'avais besoin de comprendre, d'avoir des réponses. Des réponses que je n'avais pas pu avoir un an auparavant.

« Dis-moi qui, quoi, il s'est forcément passé quelque chose. »

« Non. Rien du tout. » C'était clair cette fois, il y avait autre chose et je fus d'ailleurs prise d'un élan de conscience.

« Je t'ai cherché tu sais... après que tu sois partie mais je n'ai pas réussi à te rejoindre et ton père m'a dit que tu avais passé la nuit chez Ontari... »

Elle avait aussitôt enlevé sa main de mon bras et elle les cacha entre son abdomen et ses jambes toujours recroquevillées contre elle. J'avais raison, Ontari était mêlée à cette histoire. La colère retenue en moi depuis quelques minutes monta en flèche de nouveau, si bien que les frissons dû à la fraicheur et à l'humidité de mes vêtements s'étaient remplacés par des tremblements rageux.

« Qu'est-ce qu'elle a fait ? » J'avais grondé et Clarke fondit en larmes.

« Rien... » Elle réussit à prononcer entre de faibles sanglots.

Son corps se renferma encore plus sur lui-même – comme si cela avait été possible – je savais qu'elle mentait. J'aurais pu comprendre aussitôt mais la fureur obstruait mes capacités d'analyse et de jugement, alors afin de ne pas exploser de rage, ma main s'était posée sur un de ses genou tremblant avec le plus de prudence possible. Dans l'immédiat, je devais oublier ce qui me rongeait de l'intérieur pour de me préoccuper d'elle, même si j'étais persuadée d'une chose : j'allais fracasser le sourire mesquin d'Ontari.

Lutte contre le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant