Le mois de Janvier passa à une vitesse ahurissante, si bien que nous en étions déjà à sa toute fin.
Les deux premiers jours de la rentrée avaient donné le ton et malgré notre discussion, Ontari ne cessa pas d'en faire baver à Lexa. Certes, elle ne recommença pas de coups d'éclats aussi important mais dès qu'elle – ou ses amis – eurent l'occasion de lancer quelques piques à Lexa, ils ne s'en privèrent pas et ce, autant de vive voix que sur les réseaux sociaux.
A contrario, elle interrompit tout à mon encontre, plus de gestes inappropriés, plus de manipulations, rien. Elle en avait pourtant eu l'occasion à plusieurs reprises. Nos mères travaillant sur un projet en commun, elles avaient passé beaucoup de temps dans notre salon et Ontari ne s'était pas faite prier pour venir.
Elle fut simplement là, à vouloir faire nos devoirs ensemble, regarder un film ou autres. Nous revenions à une situation normale, à une relation d'amie, seulement je doutais que ce soit si simple.
Cette attitude si sereine témoignait d'une confiance absolue en ce qu'elle préparait et je ne comptais pas me laisser duper, croire que mon petit discours l'avait atteinte, particulièrement lorsque je constatais avec quelle cruauté elle tourmentait Lexa. Ça aurait été bien naïf.
D'ailleurs, cette dernière fit comme si tout allait bien, arborant un masque sans émotion à tout instant et à toutes épreuves, seulement je n'étais pas crédule. La situation l'affectait bien plus qu'elle ne l'aurait jamais avoué pourtant je ne lui fis pas remarquer, préférant lui laisser un peu de répit lors de nos moments à deux.
Surtout que c'étaient dans ces moments où je la retrouvais un peu. Elle qui mettait de la distance entre nous à l'extérieur, ne me lâchait plus une fois entourée des murs de ma chambre ou de sa pièce aménagée dans la grange.
Nous n'avions pas nécessairement besoin de parler, profiter uniquement de la présence de l'une et de l'autre pendant des après-midis ou des soirées entières semblaient amplement nous suffire. Parfois, elle se mettait à écrire et moi à dessiner, parfois une lecture se transformait en sieste alors qu'elle reposait sur moi ou inversement.
J'avais tout de même ma préférence, être entourée de ses jambes et reposer mon dos contre son buste me procurait une sensation indescriptible. C'était à la fois rassurant et effrayant. Je pouvais tout oublier – y compris ma lecture – et ne penser qu'à sa présence, à sa respiration calme et surtout à ses légères caresses incontrôlées sur mon avant-bras ou ma cuisse.
Dans ses moments d'égarement, mon corps trahissait souvent mes pensées et des frissons d'excitation mélangés à de la peur me parcouraient tout entière. Quant aux doutes sur ce que j'éprouvais pour Lexa, ils s'en étaient envolés : elle était définitivement bien plus qu'une amie.
Pour être honnête, je ne comptais plus le nombre de fois où je m'étais retenue – souvent de justesse – de l'embrasser, comme si c'était censé être comme ça. Pourtant notre discussion à ce sujet resta en éternel suspend. Lexa n'y avait pas refait allusion et de mon côté, malgré mes vaines tentatives intérieures, j'étais trop apeurée de l'enclencher, préférant rester tel que nous étions plutôt que de découvrir un dénouement négatif à celle-ci.
Seulement, il n'y avait pas que le comportement d'Ontari ou de Lexa qui occupa mes pensées. Celui d'Octavia vint s'ajouter à tout le reste, elle tenta autant d'approches que possible – particulièrement par l'intermédiaire du lien qui unissait Lincoln et Lexa – profitant que ces derniers s'étaient aussi inconsciemment rapprochés durant ces quelques semaines.
Je me réhabituais progressivement à sa présence, intégrant que ses mots n'avaient pas reflété ses pensées et qu'Ontari s'était simplement immiscée une fois de plus dans ma vie, et puis je ne pouvais pas nier tous ses efforts ainsi que les lointains souvenirs que sa présence me rappelait.
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Lutte contre le destin
FanfictionHarcèlement : soumettre quelqu'un à d'incessantes petites attaques. Une explication concise pour définir l'immensité des actes qu'il représente. Des moqueries, des humiliations, des coups, des paroles... les formes qu'il peut prendre sont aussi nom...