Ma respiration s'était bloquée, immobile j'attendais uniquement d'entendre le bruit de sa voiture s'éloigner, il ne me restait plus que quelques secondes avant de pouvoir saisir avec curiosité ce qu'on m'avait confié plus tôt dans la journée et de remettre à plus tard l'angoisse des derniers mots qu'Ontari avaient eu sur moi.
Une fois le silence total présent dans la maison de mon enfance, je m'étais empressée de plonger les mains au fond de mon sac à la recherche de l'ouvrage en question et lorsque je sentis le bout de mes doigts toucher la couverture, je l'avait hâtivement agrippé.
Je ne sais pas réellement pourquoi j'étais impatiente, était-ce seulement ma curiosité habituelle qui se réveillait ? Était-ce parce que c'était elle qui me l'avait donné ? Était-ce parce qu'en ces jours où je n'avais plus aucun but, plus aucun objectif il m'avait donné un, si ridicule soit-il ? Je ne le sais toujours pas aujourd'hui.
J'avais donc pris le temps d'observer l'ouvrage entre mes mains, la couverture rigide d'une couleur rouge avec pour seul indice quelques reliefs floraux dorés. Peu importe quel en était le contenu je pouvais déjà savoir qu'il s'agissait d'un livre ancien même s'il avait été magnifiquement conservé. Avec prudence je m'apprêtais à l'ouvrir afin d'en apprendre plus quand j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir.
De peur ou de panique, j'avais quasiment jeté le livre dans mon sac.
« Bonsoir ma puce. Tu as passé une bonne journée ? »
« Bonsoir papa... » Il était parti en direction de son bureau mais avant il était passé auprès de moi afin de déposer un baiser sur le haut de mon crâne.
« Vous avez terminé tard ce soir, vous aviez beaucoup à faire ? » Il m'avait demandé après avoir observé mes affaires de classe toujours sur la table du salon.
« Pas tant de que ça mais Ontari avait exceptionnellement entrainement ce soir. Dernière répétition avant sa compétition. »
« Ah oui c'est vrai. Bon nous sommes que tous les deux ce soir, qu'est-ce qu'il te ferait plaisir... »
« Comme c'est étonnant. » Je l'avais interrompu malgré moi.
« Clarke. »
« Je sais, désolée... mais je n'ai pas vraiment faim, je vais monter. »
« Pas avant que tu aies mangé quelque chose. On en a déjà parlé. »
J'avais soupiré, l'interruption de ma découverte a fait grimper en flèche mon impatience, pourtant après quelques secondes de réflexion je savais que je ne pourrais pas y échapper. De plus, je ne pouvais rien refuser à mon père ; la seule personne sur laquelle je pouvais compter. Il était ma bouée de sauvetage.
Nous avions donc diné ensemble et finalement ce fut un bon moment que nous avions partagé mais dès qu'il m'avait été possible de m'esquiver j'en avais saisi l'occasion.
Avec précipitation j'avais sauté sur mon lit accompagné de mon sac, assise en tailleur je replongeais mes mains à l'intérieur et cette fois je ne pris pas le temps de détailler la couverture du livre, je l'ouvris directement à la première page.
Un petit morceau de papier plié en deux ainsi qu'une enveloppe cachaient encore le titre de l'ouvrage. D'une main je les attrapais et je découvris enfin le titre : Les premiers hommes dans la Lune – H.G Wells.
Mes doigts longèrent les lettres de cette première page, totalement surprise mais heureuse. Il était et est l'un de mes auteurs favoris. Curieuse, j'ouvris dans un premier temps le papier replié, toujours coincé entre les doigts de ma main gauche.
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Lutte contre le destin
FanfictionHarcèlement : soumettre quelqu'un à d'incessantes petites attaques. Une explication concise pour définir l'immensité des actes qu'il représente. Des moqueries, des humiliations, des coups, des paroles... les formes qu'il peut prendre sont aussi nom...