Lutte contre le destin

Chapitre 19 - Partie 1

Une nouvelle journée commença et pour la première fois depuis une éternité je ne m'étais pas levée en pensant que ça pouvait être ma dernière journée sur terre, et ce malgré la dispute avec mes parents la veille.

Octavia, accompagné de Finn et Raven m'avaient ramené comme convenu et la surprise sur le visage de mes parents lorsqu'ils aperçurent Octavia leur avait fait perdre légèrement contenance, les stoppant dans leur tirade à mon encontre.

Seulement, une fois à l'intérieur de la maison familiale, ils m'avaient fait signe de m'asseoir à notre grande table de salon, gardant un calme qui n'annonçait rien de bon. Le silence disparut lorsque ma mère m'avoua à quel point elle se sentait impuissante, coupable et touchée par ce qu'il m'arrivait.

Je n'avais pu faire autre chose que de l'écouter, bien trop surprise, et même après avoir repris mes esprits je l'avais laissé continuer. Je pouvais compter sur les doigts d'une main, le nombre de fois où ma mère s'était exprimée ouvertement sur ce qu'elle ressentait ; et c'était compréhensible au vu du cadre strict dans lequel elle a grandi.

S'en suivirent alors plusieurs minutes de douceurs et de réconciliations mais la situation dégénéra une fois de plus. Mes parents pensant pouvoir profiter de ce moment pour me poser toutes les questions qui les tourmentaient :

« Marcus nous a appelé. Pourquoi tu as séché les cours ? »

« Il nous a dit que Lexa aussi n'y était pas allé, c'est elle qui t'a demandé de faire ça ? »

« Pourquoi... »

« Pourquoi... »

« Pourquoi... »

J'avais hurlé. Ils ne semblaient pas résolus à laisser tomber et avec ma journée faite de montagnes russes émotionnelles, je n'avais pas pu en supporter davantage, pas à cet instant sinon j'aurais explosé.

Cela faillit d'ailleurs être le cas lorsqu'ils m'annoncèrent qu'ils souhaitaient me faire passer des examens, autant physiologique que psychologique. J'avais alors préféré monter me réfugier dans ma chambre, prenant soin de réagir comme une adolescente insupportable ; affirmant haut et fort qu'il était hors de question que je mette les pieds dans un hôpital ou dans un cabinet de psy, claquant ma porte au passage.

Je n'avais pas pris ensuite la peine de descendre pour le diner, malgré les demandes répétitives de leur part et je n'étais ressortie que le lendemain matin pour partir au lycée, mais alors que j'étais prête à enfourcher mon vélo ; que Lexa avait dû ramener en toute discrétion dans la soirée ; mon père m'arrêta tout en me tirant vers la voiture où il me fit comprendre que c'était lui qui m'emmènerait et qu'il n'était pas nécessaire de discuter.

Le trajet fut des plus silencieux et je n'eus qu'une hâte, être au lycée. Certes, je n'étais jamais réellement certaine de ce qu'il pouvait m'y arriver mais ce jour-là, il avait le mérite de m'éloigner de mes parents.

« Bon, je peux te faire confiance pour aller en cours ou je dois t'accompagner jusqu'en classe ? » Il me sortit de ma rêverie et je regardai mon père avec de grands yeux alors qu'il s'arrêta sur le bas-côté. « Tu sais que je suis capable de le faire alors répond-moi sinon je t'accompagne. » Ma fierté ne voulut pas céder alors je trouvai une parade.

« Si tu veux qu'on ait une nouvelle raison de se moquer de moi, vas-y fais toi plaisir. » Je lui répondis tout en lui montrant la voie lorsque je descendis de la voiture, fière de l'effet que cela avait provoqué.

« Clarke. »

Il m'avait appelé mais je traversais déjà la grande allée de pavés, bordée par ses bancs occupés de groupes d'élèves afin de rejoindre le bâtiment principal, laissant effacer sa voix au loin puis le brouhaha de tous.