« Clarke ! Lexa est arrivée. » Mon père cria depuis le rez-de-chaussée, je me dépêchais donc de rassembler ce que j'avais à prendre puis je descendis à la hâte.
Un peu plus d'une semaine était passé depuis notre baignade à la piscine municipale et nous aurions aimé rester dans cette ambiance saine et sans problème, parce qu'Ontari avait visiblement décidé de faire son retour.
Elle redevenait de plus en plus tactile avec moi, au lycée à chacun de nos cours communs, chez moi en toute discrétion et chez elle avec plus de liberté. Son touché et sa proximité firent revivre en moi un dégout grandissant plus que de la peur.
J'avais appris à vivre avec cette peur et elle ne prédominait plus. En revanche ma faiblesse m'écœurait moi-même et je me sentais coupable de me laisser faire, de ne pas la contrer. Je me sentais coupable aussi vis-à-vis de Lexa, ce n'était ni juste ni correct pour elle quand je repensais à ce qu'elle avait déjà vécu et ce que nous avions récemment partagé.
Je ne lui avais d'ailleurs rien dit, par peur de la faire souffrir, de lui rappeler des souvenirs douloureux et qu'elle m'en veuille. J'en étais même devenue distante sans réellement le vouloir.
J'avais divagué dans mes pensées, réfléchissant surtout à Ontari et cette envie montante d'agir contre elle, de trouver un moyen de me battre, pour de vrai puisque ma confrontation avec elle n'avait rien donné.
L'idée occupa mon esprit tout au long de la semaine et avec de plus en plus de vigueur. Il allait falloir que j'en fasse part à Lexa, même si cela signifiait que je devais lui raconter les rapprochements d'Ontari. Ce week-end était donc l'occasion rêvée et j'allais devoir trouver le courage de le faire.
« Tu es au courant que tu pars simplement une nuit Clarke. » Mon père se moqua légèrement en me voyant arriver avec mon sac à dos, un sac de sport et une grande pochette en carton.
« J'ai seulement pris ce qu'il me fallait. » Je lui répondis légèrement agacée, fatiguée par cette longue semaine.
« Je vois ça. » Il ricana de nouveau et mon exaspération s'en donna à cœur joie.
« Bon... Je peux y aller ou il y a un poids bagage à respecter. » Le rire de mon père cessa immédiatement et Lexa m'observa soucieusement.
« Il pourrait bien être dépassé et te faire rester ici si tu continues à me parler sur ce ton. Ce serait dommage non ? » Je soupirais.
« Excuse-moi... » Je tentais de me rattraper aussitôt.
« Je préfère ça. » Un silence pesant prit le dessus quelques instants où mon père me fixa puis il ouvra la porte d'entrée. « Allez, file avant que je change d'avis. »
Je ne me fis pas prier et sortis immédiatement de la demeure familiale, suivie de près par Lexa. Mon père m'enlaça tout de même puis il nous souhaita une bonne soirée.
Aux abords de la voiture, Lexa me prit silencieusement mes sacs puis nous montions ensemble dans son pick-up. Un dernier geste de la main à mon père et nous étions enfin parties.
« Vous vous êtes disputés ? » Lexa cassa le silence après quelques rues parcourues.
« Avec qui ? Mon père ? » Elle remua positivement la tête. « Non... Je suis juste un peu sur les nerfs cette semaine, c'est tout. »
« Je sais. » Elle me dévisagea quelques secondes, s'apercevant de mon étonnement par la même occasion. « Si tu crois que je n'ai pas remarqué que quelque chose ne tournait pas rond, tu te trompes... Tu te renfermes, tu cogites dans ton coin et tu t'éloignes. Je ne vais pas te forcer à me dire ce qui te tourmente mais... je ne veux pas non plus te laisser et je serais là si tu as besoin de moi. »
VOUS LISEZ
Lutte contre le destin
FanfictionHarcèlement : soumettre quelqu'un à d'incessantes petites attaques. Une explication concise pour définir l'immensité des actes qu'il représente. Des moqueries, des humiliations, des coups, des paroles... les formes qu'il peut prendre sont aussi nom...