Lutte contre le destin

Chapitre 3 - Partie 1

La porte refermée dans mon dos, je l'avais longée de haut en bas jusqu'à ce que mon corps s'écrase au sol et que mes mains s'appuient lourdement contre mon crâne. J'en voulais à ma mère, j'en avais marre que le moindre de mes faits et gestes ne soient pas assez bien pour elle.

Je regardais le radio réveil sur ma table de nuit : 19h17. Un retard d'à peine vingt minutes et elle faisait comme si j'étais responsable d'une chose horrible.

Je pris quelques minutes afin de respirer et de me calmer mais cela ne suffit pas à faire redescendre ma soudaine colère. Dans mon esprit, il était certain que je ne jouerais pas à la petite fille parfaite ce soir alors, j'optais alors pour un simple legging et un pull over-size et non pas une tenue habillée comme ma mère l'aurait souhaité.

Lentement je retournais dans le salon où Ontari racontait à son audience favorite qu'elle préparait la première compétition de cheerleading de l'année et qu'elle était certaine de remporter une fois de plus le prix de la meilleure chorégraphe.

Devant mes parents et de toute présence extérieure, j'avais toujours été Clarke la petite fille prodige avec le sourire angélique mais je n'en pouvais plus de tout ça. L'idée de devoir me mettre une fois de plus dans la peau de cette fille parfaite m'avait donné la nausée ce soir-là.

Sans rien dire, je venais me vautrer dans le canapé auprès de mon père, posant ma tête sur son épaule, faignant d'écouter les dires d'Ontari mais elle s'arrêta dans son discours en me voyant arriver ainsi. Son mutisme soudain entraina toute l'attention non plus sur elle mais sur moi.

« Clarke, je peux savoir pourquoi tu es habillée de la sorte ? » Ma mère m'avait demandé en essayant d'opter pour un ton calme.

« Rien, je me suis changée comme tu le voulais maman. » J'avais répliqué avec une insolence qui me surprit moi-même.

« Tu sais pertinemment que ce n'est pas ce que je voulais dire, nous avons des invités je te rappelle. »

« Et alors, je suis chez moi, on est le week-end, je m'habille comme j'en ai envie. »

Mon père m'avait écarté de lui, visiblement surpris lui aussi par mon comportement mais contrairement à ma mère son visage n'exprimait aucune colère, seulement de l'inquiétude et de l'incompréhension.

« Clarke, tu vas bien ? » Il m'avait questionné et je n'avais pas pu lui donner une réponse. Il était la seule personne contre laquelle je ne voulais pas me fâcher. « Tu devrais aller te reposer un peu avant le repas. On viendra te chercher. »

« Jake ! »

« Je sais, mais tu veux bien faire une exception pour ce soir Abby. » Il lui avait intimé, supplié dans un sous-entendu. Il avait certainement gardé en tête notre conversation de ce matin.

« Il y a quelque chose que je devrais savoir ? »

« C'est bon papa laisse tomber, elle ne comprendra jamais de toute façon. »

« Qu'est-ce que je ne comprendrais pas ? »

« Rien. Je monte dans ma chambre. » Je lui avais débité ces mots sans aucune émotion.

« Ça suffit maintenant Clarke ! » Elle avait grondé. « Arrête de faire l'enfant, tu gâches la soirée de tout le monde à faire ta crise. »

A l'entende de ces derniers mots, j'avais vrillé. Je ne sais pas ce qui m'était passé par la tête, tout ce que je savais c''était que ma colère, celle que j'avais enfoui si profondément ces derniers mois voulait se manifester et que la réplique de ma mère avait permis d'en relâcher un morceau.