Lutte contre le destin

Chapitre 9 - Partie 1

Il me serait impossible de vous raconter la suite directe des évènements, non seulement parce mon corps et mon esprit étaient partagés entre le monde des défunts et des vivants, mais également parce je n'ai quasiment aucun souvenir de ce qui m'est arrivée durant les vingt-quatre heures qui avaient suivi. Cela étant une conséquence directe liée au traumatisme, m'avait-on dit.

Il est évident que je pourrais vous conter ces évènements avec ce que l'on m'a raconté et les quelques flashs qui me sont revenus un peu plus tard mais ce ne serait qu'un listing de faits sans émotions. Alors pour combler ce vide, je vous laisse entre les mains de la personne la plus apte à vous narrer ce qui a suivi.

Elle était réticente à le faire, mes actes ont eu des conséquences bien au-delà de ma propre existence, ils ont touché celles des personnes qui m'entouraient et elle était l'une d'entre elle, l'une des plus importante d'ailleurs.

Je comprends pourquoi elle refusait de faire ce voyage douloureux dans le passé et il a fallu que j'utilise les bonnes cartes afin qu'elle accepte de vous livrer ses pensées. Vous la connaissez déjà, elle fait partie intégrante de ce récit qu'est ma vie : Lexa.

∞ LEXA ∞

Clarke a raison. Lorsqu'elle m'a demandé d'épancher sur papier mon point de vue, j'ai réfuté l'idée alors qu'elle ne m'avait encore rien expliqué.

Si je ne voulais pas le faire, ce n'est pas seulement parce que c'est pénible d'y repenser mais plutôt les raisons pour lesquelles ça l'est. Ces moments font renaitre en moi ces sentiments d'impuissance et de culpabilité. Ils me gagnent et me submergent pour ne repartir qu'avec une grande difficulté.

La situation dans laquelle se trouvait Clarke à cette époque devenait invivable pour elle, je le savais. J'en avais déjà été témoin et pourtant je n'avais rien fait pour l'aider alors même que je lui avais soutenu le contraire.

Par conséquent, à chaque fois que les souvenirs de cette soirée refont surface, je ne peux pas m'empêcher de penser qu'elle aurait pu être très différente. J'aurais dû la retenir, j'aurais dû agir au lieu de la regarder partir ; car dans ce cas je n'aurais pas eu à voir son corps sans vie.

Ce sont toutes ces raisons qui font que je ne souhaitais pas les raconter, car en les écrivant, en les relatant, ils deviennent indélébiles et mes péchés s'affichent ainsi devant mes yeux et les vôtres. Malgré tout, à force de persuasion elle m'a convaincue. Alors, j'espère être à la hauteur de ses attentes et de vous faire ressentir ce que j'ai vécu, ce que nous avons vécu.

∞ L ∞

Vendredi 14 décembre, 23h00.

La porte venait de se refermer sur sa chevelure blonde, alors que mon esprit hurlait de ne pas la laisser affronter Ontari seule, mes membres ne me répondaient plus.

J'étais restée plantée sur ce toit à l'image de cette dernière heure, à réfléchir, à repenser chacune de mes actions passées ou futures mais je dois avouer qu'en réalité, je n'étais qu'apeurée. Effrayée par les conséquences qui pourraient découler si je l'affrontais moi aussi.

J'ai hésité, agir ou ne rien faire. Finalement, mon indécision fit que ce soit la seconde option qui s'imposa à moi, et lorsque le froid fut trop intense pour mon corps, je repris conscience non seulement de l'endroit où je me trouvais mais surtout de l'erreur que je venais de faire.