THE S.E.V.E.N.

2. Ondine

PLIC PLOC PLIC PLOC

Je touchais ma tête et sentit un liquide froid en mouvement autour de moi.

— Pourquoi il fait froid, mince c'est de l'eau, ça sent le chlore. On dirait une piscine, comment je me suis retrouvée là ?

J'ouvris les yeux petit à petit, j'étais à la piscine municipale, il faisait jour. Autour de moi il n'y avait personne. Des bouées étaient éparpillées et des brassards jonchaient le sol. L'eau des bassins commençait à devenir verte.

La condensation accumulée sur les vitres laissait à peine entrer la lumière. Les lampes de sorties de secours étaient pour la plupart cassées et il n'y avait pas l'ombre d'un membre du personnel d'entretien. J'étais seule.

La piscine était vide, on n'entendait que le clapotis de l'eau contre mon corps et le claquement de mes dents.

— Il y a quelqu'un ?

Aucune réponse. Je me rappelais être venue la veille. Il y avait toujours beaucoup de personnes la veille des vacances et les piscines étaient noires de monde, si bien que j'avais dû attendre que le soleil se couche pour enfin pouvoir nager quelques instants avant que la dame ne demande aux derniers nageurs de sortir.

— Il y a quelqu'un ? Personne

Je regardais autour de moi et ne comprenais toujours pas comment je pouvais être seule un samedi matin. Il était impossible que je me sois endormie et encore plus qu'on ne m'ait pas vu.

— Il y a quelqu'un ? Personne

Je regardais mon corps froid. L'eau chlorée avait en partie rendu ma peau fripée et mon maillot de bain rose était maintenant marron.

Il fallait que je me lève, j'étais trempée, glacée et en maillot. Je pris ma serviette et je me dirigeai vers les vestiaires qui étaient vides, et après avoir pris une douche bien chaude je décidais de sortir par ce qui restait de la porte.

— Il y a quelqu'un ? Personne

Le temps était pluvieux et j'avais froid, une fine couche de neige couvrait la ville. En temps normal j'aurais trouvé ça magnifique mais je n'avais pas tellement la tête à rire.

Il fallait que je prenne mon bus avant que mes parents ne s'inquiètent même si vu l'heure, ils devaient déjà me chercher. Je me dirigeais vers l'arrêt de bus mais il n'y avait personne ce qui n'était pas normal car c'était une route plutôt passante. De plus en plus stressée, mes doigts se mirent à pianoter l'écran de mon téléphone.

Au bout d'une heure d'attente, je sus que mon bus ne viendrait pas et j'envoyai alors un message à ma mère puis à mon père. Aucun ne me répondit même après dix minutes d'attente. J'aurais dû les appeler mais à ce moment-là je sus que s'ils ne me répondaient pas, je fondrais en larmes Il fallait que je rentre chez moi à pied et vite.

— Vingt minutes de marche, sous la pluie et la neige, allez Ondine !

La ville était déserte, j'avais faim et je sentais l'eau de la pluie couler le long de mon dos. Les volets étaient cassés, les voitures renversées. Je serrais ma capuche autour de ma tête, il ne fallait pas que je regarde, je ne devais pas.

Une fois arrivée chez moi, je n'eus pas besoin de prendre mes clés, la maison était ouverte et l'eau avait tout ravagé à l'intérieur. Je commençais à crier le prénom de mes parents mais la seule réponse fut mon écho. Je commençais à pleurer et à crier dans tous les sens mais dus me rendre à l'évidence, mes parents n'étaient nulle part.

De l'extérieur les passants m'auraient prient pour une folle, mais il n'y avait plus personne pour me juger ou même m'aider.

Je pris dans la maison tout ce qui pouvait être sauvé, mes habits, de la nourriture presque intacte et mon vélo à moitié gelé. Je partis en ville et me dirigeais vers l'autoroute. Personne.

A chaque rue je criais mais n'obtenais aucune réponse, j'étais perdue, je ne savais maintenant plus où aller, sans repères ni aide, qu'allais je devenir ?

Les larmes coulant le long de mes joues durcissaient au contact du vent glacée brûlant ma peau désormais rouge, mais peu importe, je devais trouver de l'aide.

Je me mis à l'entrée de la ville, attendant un signe de vie.