6. Ivy

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SSSSSS SSSSSS

Un sifflement me vrillait les oreilles depuis au moins cinq bonnes minutes. Epuisée par ce bruit qui m'empêchait de dormir, je me frottais doucement les yeux et les ouvrit petit à petit, la lumière entrant par ma fenêtre me fit cligner plusieurs fois avant que je ne me lève d'un coup, repoussant ma couverture sur la cause du sifflement.

Devant moi se tenait un serpent. Le reptile devait faire au moins un mètre cinquante. Son long corps blanc était étalé sur l'entièreté de mon lit.

Comme il continuait d'avancer vers moi lentement, prolongeant l'angoisse qui prenait place dans mon corps, je me reculai et sortis de mon lit en courant, tout en appelant mon père et mon frère qui devait sans doute être dans le reste de la maison.

Au bout du troisième "au secours" personne n'était venu.

— Vite, il y a un serpent dans ma chambre ! PAPA ! S'il vous plaît ! Aidez-moi !

Toujours personne. Je commençais à paniquer mais il fallait que je reste le plus calme possible même si les tremblements de mes mains m'empêchaient de réfléchir ou du moins d'établir un plan trop élaboré.

Je devais faire vite, il se rapprochait de plus en plus et sa langue frôlait presque mon visage humide de larmes.

Je pris une grosse caisse de rangement en fer qui était proche de moi et j'y jetai un objet dedans. Le serpent sauta sur la proie qui me servit de diversion et j'en profitai pour refermer la boîte aussitôt. Une fois la caisse bien fermée avec le serpent à l'intérieur, prisonnier, je l'entourait de scotch, même si je savais que ça ne servait pas à grand-chose, c'eût au moins l'effet de me calmer afin que je reprenne mes esprits.

Une fois mes larmes essuyées, j'ouvris la porte de ma chambre et la refermais aussitôt. Deux remparts entre nous maintenant. Je dévalais les escaliers en appelant mon père, fis le tour rapide des pièces, ne remarquant pas leurs états déplorables au passage, et me dirigeais vers le jardin. C'est là que le choc me fit tomber à genoux, dans ce qui ressemblait maintenant plus à une jungle qu'au paisible jardin que j'avais connu.

Il n'y avait personne.

Mon père ne partait jamais sans me le dire et mon frère ne quittait presque jamais la maison.

Après avoir été sûre que personne n'était là, je pris mon vieux vélo et partis vers la ville pour prévenir les pompiers qu'il y avait un serpent et demander de l'aide par la même occasion. Une fois à la caserne, personne ne vint m'ouvrir.

J'allais donc en centre-ville où les pompiers étaient souvent. Toujours rien et les rues étaient désertes. Je fis le tour de plusieurs quartiers, pourtant toujours noirs de monde, toutes les maisons étaient vides et les portes ainsi que les fenêtres grandes ouvertes. Avec mon vélo je fis le tour de la ville espérant trouver le moindre signe de vie.

THE S.E.V.E.N.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant