8. Eoline

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Je venais de faire le tour de plusieurs villes, cela devait faire plusieurs heures que je roulais et je n'osais même pas regarder le nombre de kilomètres que j'avais parcouru sans trouver personne.

De temps en temps je m'arrêtais, essayant d'entendre le moindre craquement, au même juste le bruit d'un... moteur !

Je freinai d'un coup et sortis en courant, prenant au passage un des fusils par pure précaution, je ne l'avais pas entendu plus tôt mais quelqu'un à moto me suivait. Je n'étais donc ni folle, ni seule !

L'homme à la moto s'arrêta aussi mais il ne bougea pas et n'enleva pas son casque, il resta droit et se contenta de me fixer. Prise de panique, je pensais aussitôt qu'il me voulait du mal et armais mon fusil. Je le brandis en direction de l'homme au casque et tirai un coup en l'air pour l'effrayer. À peine la balle était-elle partie qu'il leva aussitôt les mains en l'air. Consciente que c'était peut être un peu excessif puisqu'il ne m'avait pas attaquée, je baissais mon arme et l'obligeais à enlever son casque.

Un garçon brun, légèrement plus grand que moi se tenait debout, à côté d'une moto, lui aussi avait dû faire plusieurs kilomètres vu l'état dans lequel il était.

Craintive, je m'avançais lentement pour vérifier qu'il n'avait pas d'armes.

— T'es qui ?

— Et toi ?

— On ne va pas aller bien loin comme ça, bref, je m'appelle Eoline. Je me suis réveillée ce matin mais il n'y avait plus personne dans la ville où j'habite. T'es la première personne que je croise depuis au moins 4 heures de route.

— Moi aussi ! Ma moto est presque à sec je peux venir avec toi ? Je te promets j'ai pas d'armes et je te veux pas mal, comparée à moi, t'es bien plus dangereuse...

— Oui, on la mettra dans la remorque. Et je ne suis pas dangereuse, mais c'est juste que t'étais bizarre à pas bouger.

— Je savais pas trop si t'étais vivante alors je préférais me méfier...

Il m'aida à mettre la moto dans la remorque et monta dans le 4x4 à côté de moi. Une fois assis, il enleva ses gants et sa veste. Pendant qu'il rangeait ses affaires, je remarquais ses yeux verts qui se tournèrent vers moi.

— Pourquoi tu me regardes bizarrement ?

— Euh non pour rien...

Je n'avais pas remarqué que depuis le début je le fixai avec un regard plutôt insistant, ça faisait tellement plaisir de revoir quelqu'un. Je démarrai la voiture et partis vers la prochaine ville, de toute façon, nous n'avions pas vraiment d'autres choses à faire.

— Sinon tu es qui toi ?

— Ah oui, désolé, je suis un peu perdu, je ne sais plus trop où je suis et ma vie était déjà assez compliquée comme ça avant. J'ai encore du mal à comprendre ce qui m'arrive, c'est assez nouveau. Mais sinon je...

— Oh pauvre chéri, il a plus sa belle maison avec ses bons pancakes et déjà il se sent mal. On dirait un gosse de riche qui est perdu sans papa et maman. Tu t'es cru où là, c'est hyper apocalyptique comme situation, t'es pas le seul à être perdu, si ça ce trouve on est plus que deux sur terre et toi tu dis : désolé je suis un peu perdu ?

Bon, comme approche ce n'était peut être pas une bonne idée mais l'idée qu'il se plaigne alors qu'il n'est pas le seul perdu m'a mis hors de moi. Il ne m'adressa plus la parole de tout le trajet et même si la prochaine ville n'était qu'à une heure de route, le trajet fut long, très long...

THE S.E.V.E.N.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant