POUM POUM POUM POUM
J'ouvris les yeux lentement, ma tête me faisait horriblement mal et en la touchant, je sentis une bosse sous mes doigts. Je grognais de douleur et repoussais... le vide. Ma couverture et mes coussins n'étaient plus dans mon lit, ou du moins je ne les sentais plus.
Je me levais et atterrit par terre. Mon lit, devenu bancale je ne sais comment, venait de m'entraîner dans sa chute, renversant mon tout nouveau microscope au passage ainsi que ma bibliothèque.
Maladroitement je sautai loin du meuble pour me sortir de ce bazar mais retombai sur ma jambe gauche qui se tordit, dans un craquement douloureux. Quand je me relevai, mon lit était par terre et toute ma chambre était retournée. Mon bureau était maintenant à la place de ma commode et mon lit venait de casser la fenêtre, laissant entrer un vent glacial qui se chargea de disperser tous les petits morceaux de verre, à l'intérieur de la pièce. Que venait-il de se passer?
Je m'habillais rapidement avant d'ouvrir la porte doucement. Père et mère allaient encore me punir pour rien. D'ailleurs, l'absence de cri dans la maison me fit tiquer.
Je sortis de ma chambre et descendis avec la peur de les trouver debout, les bras croisés, comme ils aimaient se tenir avec l'espoir de me faire peur. Voyant qu'il n'y avait personne, mon stress retomba et le bruit que produisit mon ventre me rappela que j'avais faim. Je pris la petite clochette qui se trouvait sur la table de la salle à manger et sonnai, attendant que la cuisinière arrive. J'aurais pu l'attendre longtemps car la maison était vide ainsi que tout le reste de la propriété.
Après avoir fait le tour une troisième fois de ma maison, je pris mon sac où j'y mettais de l'argent, des restes de la veille, des vêtements chauds et comblais le tout avec des livres.
Je partis en direction du garage, allumais le contact de ma voiture et roulais dans le chemin de gravier qui entourait la maison. Même si ma jambe me faisait mal, il fallait que je trouve quelqu'un, l'absence totale de domestique et de mes parents était tout sauf normal.
Il était courant que mes parents partent, mais jamais ils ne m'auraient laissé seul. Strictes qu'ils étaient, ils ne m'auraient jamais laissé, prétextant que je retrouverais voir mes amis, qu'ils aimaient qualifiés de "racailles et sale gays". De nombreuses fois je leur avais tenu tête pour leurs propos, mais le résultat était toujours le même, je finissais sans cesse dans ma chambre, mes larmes coulant sur les marques rouges incrustées dans mes joues.
Je reniflai, enlevant les larmes qui commençaient à se former au creux de mes yeux et sortit de la propriété, un regard dans le rétroviseur, je quittai enfin ma prison.
Je partis donc vers la ville mais une fois dans le centre je ne vis personne, mes amis d'habitude toujours présents n'étaient pas là non plus. Les rues étaient vides et les maisons tombaient en morceaux. Après avoir fait le tour plusieurs fois, je me dirigeais vers l'autoroute, il me fallait repartir pour trouver un signe de vie.
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THE S.E.V.E.N.
Science FictionAprès une explosion mondiale, sept adolescents se retrouvent seuls, sans aucun point en commun, du moins, pour le moment... Entre amitié et trahison, passé et présent, rêve et réalité, que leur réserve ce monde gouverné par la solitude et l'obscurit...