THE S.E.V.E.N.

15. Eoline

J'adorais la nuit, c'est pour ça que j'étais toujours de garde, la seule chose qui m'énervait était que Diego restait chaque nuit, à mes côtés. Il pensait peut-être que j'étais trop faible. Depuis qu'il m'avait vu pleurer, il était devenu plus attentionné envers moi, un peu le contraire de moi envers lui.

Tout le monde était couché, on entendait que le crépitement du feu et le clapotis de l'eau.

Il était assis en face de moi, le feu cachait une partie de son visage et laissait entrevoir l'autre. Ses cheveux retombaient sur le haut de son front et le feu se reflétait sur sa peau bronzée. Son œil vert me fixait.

Chaque soir il faisait ça, il me dévisageait de la tête aux pieds puis il soupirait.

Ce soir, il changea, au lieu de soupirer, il me parla, ce que je ne voulais absolument pas.

"-Bon ça ne peut plus durer, je suis désolé d'avoir parlé de tes parents, je ne savais pas qu'ils t'avaient... Enfin bref, si on ne parle pas de nos parents, tu m'adresses la parole ?

-Oui.

-Bien c'est déjà un début, de quoi tu veux qu'on parle ?

- ...

-Super sujet, tout un programme !

-Ok de toi !

-De moi ? Bah je n'ai pas grand-chose à te dire, j'ai des parents assez riches, voilà le chapitre des parents est clos ! Et toi ?

-Non ce n'est pas clos, comment ce fait-il que tu t'y connaisses aussi bien en armes ? Et puis pas besoin de me le cacher, je sais que ce ne sont pas tes vrais parents, mais des parents adoptifs."

Son regard s'assombrit aussitôt. Il fixait ses mains et ses yeux avaient perdu tous leurs éclats.

Je me levais et m'assis à côté de lui,il me regarda et me dit :

"- Comment sais-tu ça ?

-Ton mot de passe n'est pas très original... Dans ta galerie, sur certaines photos qui remontent assez il y a deux adultes qui te ressemblent, j'en déduis donc que c'était tes parents, mais qu'ils...

-Assassinés, ils ont été assassinés, c'est pour ça que je connais aussi bien les armes... Après que la police est localisée le coupable, je les retrouvait et..."

Il n'avait pas besoin de terminer sa phrase, je vis qu'une larme coulait le long de sa joue. Je l'essuyais et lui souris.

Il me regardait si bizarrement que j'éclata de rire.

Je déposais ma tête contre son épaule et ne dis plus rien. Je ne sais combien de temps nous restâmes comme ça, mais assez longtemps pour que notre tour de garde soit terminé. Une fois fini, nous rentrions dans notre tente.

Chacune des tentes abritait les personnes du même tour de garde.

Dans la première il y avait Ondine, comme c'était la plus jeune elle n'avait pas de tour de garde, dans la deuxième dormaient Lucas et Ivy, dans la troisième, Thomas et Alix.

C'est ainsi que je m'étais retrouvée avec Diego dans la quatrième tente.

Chacun avait son côté et la tente était séparée d'un tissu pour permettre à chacun d'avoir son intimité ou juste de ne pas voir la tête de l'autre durant la nuit.

Cette nuit-là, je décidais d'enlever ce tissu et pour la première fois, j'eus vraiment l'impression de dormir avec Diego...