L'ambiance était plutôt festive, chacun riait et parlait. De mon côté, je n'avais pas le cœur à la fête, je n'avais toujours pas de pouvoirs, j'étais si différent que ça ? Pourquoi moi ?
- Et si on prenait des bouteilles ?
Tous me regardèrent, il fallait que je me remonte le moral. Me saouler était la seule chose que j'avais trouvé.
- Comment ça ?
Eoline fut la première à réagir :
- Si tu veux ! J'ai vu un bar pas loin d'ici, il y a environ cinq minutes de route, tu viens ?
- Je ne crois pas que ce soit une bonne idée... dit Diego
- C'est bon ! On ne va pas mourir ! Décoince toi un peu !
Je partais avec Eoline, Lucas et Thomas. Diego, Ondine et Ivy étaient restés au camp.
Eoline conduisait, en moins de trois minutes nous étions arrivés.
Le bistro était en fait une réplique parfaite d'un bar du far west, le portillons, les poutres, le comptoir étaient les mêmes.
Je m'avançais vers le bar, prenais une bouteille et commençais à la boire. Le goût était affreux mais mon envie de m'échapper était plus forte.
Thomas arriva, il prit une bouteille et me suivit dans mon ascension vers le bonheur.
J'étais déjà à deux bouteilles, ma tête tournait, je ne tenais plus sur mes jambes.
Au bout d'un moment, je tombais sur le côté, m'accrochant au passage à Thomas.
Il tombait dans mes bras, rigolant et me souriant.
Je ne pouvais plus bouger, j'étais coincé mais peu importe, Thomas était là, avec moi, je venais de trouver mon échappatoire, c'était lui...
Le soleil se reflétait sur sa peau noire, ses cheveux bruns en bataille, volaient avec les courants d'air, et ses yeux, dans les miens, pétillaient.
Je regardais autour de moi, d'un regard flou je vis Eoline pleurer, elle était sur les escaliers, elle nous regardait et dès qu'elle me vit, elle sourit.
Lucas était au bar, tellement saoul qu'il n'était pas capable de savoir qu'il parlait à un balai, le prenant pour un serveur.
Thomas se releva, il m'aida à me tenir droit puis m'aida à m'asseoir.
- Bon, tu ne bouges plus de ta chaise maintenant...
- C'est... c'est promis !
- Mouais...
- Je peux te dire un... truc ?
- Vas-y, je pense pas que ça ait beaucoup de sens vu ce que tu as bu...
- Je... je t'aime.
Il ne répondit pas, mais je vis dans son regard que mes mots ne l'avaient pas choqués.
- Tu... as entendu ?
- Bah oui tu l'a crié.
- Et donc ?
- J'hésite entre deux choses, la première tu es un crétin...
- Merci, ça me touche, et la deuxième ?
- Moi aussi...
- Que tu es un crétin ?
- Non
Il se leva et déposa un léger baiser sur mes lèvres, puis il se retourna et partit vers Eoline et Lucas.
Je souriais, heureux que mes parents ne soient pas là pour voir ça, j'avais sur le visage ce qu'on appelle, le sourire du bienheureux.
Il était maintenant l'heure de rentrer. Eoline me tirais pour que je lâche le comptoir, je n'en avais aucune envie, je n'allais pas quitter ce cocon qui me préservait de la vie et de la solitude que j'avais étant sobre.
Thomas et Lucas rejoignirent Eoline.
Je commençais à crier, tel un enfant ne voulant pas partir d'un manège, quand tout à coup, je sentis quelque chose couler en moi, ce n'était pas l'alcool, c'était plus puissant, éphémère, rapide.
Je sentais ce flux grandir en moi, il continuait, m'oppressait, devenant de plus en plus grand, mais il fallut qu'il sorte.
Je vis mes trois amis voler, Eoline se rattrapa à la rambarde, Lucas vola à travers une fenêtre, Thomas fut projeté en arrière, je ne voulais pas qu'il se fasse mal, je tendais ma main et tout arrêta de voler, les éclats de verres restèrent suspendus.
Je regardais autour de moi, les chaises étaient comme immobile dans l'air, mes amis aussi, ont aurait dit qu'un fil de nylon les retenaient.
- Fais nous descendre !
Cria Eoline, au moins, ils étaient vivants.
- Je ne sais pas comment j'ai fait ça, mais là, tu me demandes l'impossible !
- Bon écoute moi, dit Eoline
- Oui je ne fais que ça...
- Baisse ton bras
- Quoi ?
- Baisse ton bras, me dit Lucas
- Ok
Je le baissai d'un coup et tout tomba autour de moi, dans un fracas de bois.
Lucas rigola et Eoline le fusilla du regard.
- Ce qu'elle voulait dire c'était doucement...
- Exactement !
- Je pouvais pas savoir, je dois être à mille grammes d'alcool !
- Oui tu exagère un peu mais vu ton état je ne vais pas te contredire...
Je ne tenais plus sur mes pieds, Thomas et Lucas me portaient.
Eoline était trop énervée pour me regarder, alors, elle conduisait.
Au bout de cinq minutes en voiture, je descendais et rentrais au camp.
J'eu le droit aux engueulades de tout le monde mais peu importe, Thomas m'avait embrassé et j'étais enfin heureux...
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THE S.E.V.E.N.
Science FictionAprès une explosion mondiale, sept adolescents se retrouvent seuls, sans aucun point en commun, du moins, pour le moment... Entre amitié et trahison, passé et présent, rêve et réalité, que leur réserve ce monde gouverné par la solitude et l'obscurit...