18. Ondine

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La journée qui avait suivi le réveil de Thomas fut pesante, personne ne parlait et la pluie commençait à tomber.

Il était en état de choc et était sans cesse secoué de spasmes.

Il ne voulait plus manger et ne dormait plus. Il recommença à avoir un rythme normal le lendemain. Il avait besoin d'aide pour marcher et pour manger.

Ce matin le plus difficile était de se laver, Alix l'aida, ils prirent leurs maillot et partirent.

De mon côté aussi j'avais besoin d'une bonne douche. Eoline avait fabriqué une baignoire à partir d'un bidon, il était propre et utilisable mais aujourd'hui je préférais me baigner. Le ciel était gris mais il faisait bon. Je descendais vers la rivière accompagnée par le chant des oiseaux.

Une fois arrivée à la rivière je m'arrêtais net. Une silhouette se tenait devant moi, le dos tourné. Seul son buste sortait de l'eau.

Je m'approchais, lentement. J'étais arrivée sans faire de bruit, il était donc impossible qu'elle m'ait entendu, hélas, quand elle fut à portée de main, elle se jeta sur moi et plongea ma tête dans l'eau. Je ne comprenais pas ce qui se passait mais au bout de quelques secondes, je réalisais enfin, l'ombre se tenait au-dessus de moi, elle maintenait ma tête sous l'eau et bloquait mes bras.

Je me débattais de toutes mes forces, je ne pouvais rien voir, La seule chose que j'entendais était mes cris. Au bout de quelques minutes, j'ouvrais ma bouche pour respirer et aussitôt l'eau la remplissait. Mon corps tremblait, je sentais l'eau s'infiltrant par chaque pore de ma peau, je la sentais en moi, qui coulait, au même rythme de mes veines.

Je me débattais, hurlais, j'essayais de me raccrocher à la moindre chose. Je ne voulais pas et je ne pouvais pas mourir comme ça.

Ce n'est qu'au moment où l'ombre me lâcha que je perdis connaissance.

Quand je me réveillai, je n'étais plus dans l'eau mais dans ma tente.

La nuit était tombée et j'étais enveloppé dans une grande couverture. Une fois que j'eus repris connaissance, Eoline s'approcha de moi, son visage était sombre, elle avait pleuré :

"- Ecoute moi, on t'a retrouvé au bord de la rivière, je ne sais comment tu as fait mais tu t'es noyée et tu es entrée en hypothermie. Nous t'avons retrouvé plusieurs mètres en dessous du camp. Que s'est il passé ?

- C'est l'ombre..."

Je vis le visage de Thomas s'assombrir, il savait quelque chose. Quand il ouvrit la bouche pour parler, je n'entendis rien, je m'endormis de peur, perdue et terrorisée. Je pouvais encore entendre le son de l'eau et la sentir couler en moi...

THE S.E.V.E.N.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant