9. Ondine

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Le trajet était long et les conditions ne m'aidaient pas, il fallait environ deux heures en voiture pour accéder à la prochaine ville.

Moi j'étais en vélo et sous cette neige, le vent m'asséchait la gorge et fouettait mes joues. Je soupirais, ce qui provoqua un nuage de buée devant moi. Plus de doute, si je m'arrêtais, je tombais malade.

Au bout d'une heure de route je me mis sur le côté et j'attendis, je ne sais pas vraiment ce que j'espérais rencontrer mais je ne pouvais plus faire un mètre, il faisait froid et la neige me ralentissait trop pour continuer, j'avais atteint mes limites.

Je ne sais pas exactement ce que j'attendais mais je le vis, ou plutôt je l'entendis. Je crois que c'était la première fois que j'aimais autant le son d'un moteur de voiture. Quand il arriva à ma hauteur, il s'arrêta et une grande fille brune en descendit et courut vers moi, une couverture à la main.

— Comment tu vas ? Viens avec nous, on a de quoi te réchauffer et te nourrir.

Je n'hésitai pas une seconde, elle m'aida à me lever et à m'asseoir dans le véhicule. A peine assise la voiture démarra aussitôt, c'est alors que l'interrogatoire commença, je fus au début surprise puis me dit que j'aurais fait pareil, j'étais juste trop fatiguée pour y avoir pensé, mené par la fille brune, elle se présenta puis me demanda de faire pareil.

— Je m'appelle Ondine et j'ai 14 ans. J'ai perdu ma sœur quand j'étais petite, donc si on peut éviter de parler de la famille s'il vous plait, et jusqu'à aujourd'hui il ne me restait que mon père et ma mère avec qui je vis. Mais tout à l'heure en rentrant chez moi je n'ai trouvée que ma maison détruite, j'ai pu prendre de quoi vivre pour deux ou trois jours mais si je ne vous avez pas vu, je pense que je n'aurais pas dépassé la soirée...

— Bien, on est un peu tous dans la même situation, j'espère que si on trouve des gens, ils seront vivants... Tu as faim ?

— Non merci c'est bon j'ai pris à manger avant de partir, je suis surtout très fatiguée.

— Repose-toi, on risque de rouler encore longtemps. J'aime pas trop partager de toute façon donc ça m'arrange.

Je me calais au fond de mon siège et remarquais le garçon à côté d'Eoline.

— Et toi t'es qui ?

Le garçon à côté d'elle se retourna, planta ses yeux verts dans les miens avant de les tourner vers Eoline d'un mouvement sec de la tête.

— Demande-lui vu qu'elle me connaît si bien...

Puis il tourna sa tête vers la vitre, croisa les bras sur son torse et ne bougea plus.

Eoline s'était raidie, elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose, sans doute quelque chose de méchant vu son regard, mais la ferma aussitôt en fronçant les sourcils.

Nous roulions toujours en direction d'une autre ville. Le reste de la route fut long et silencieux, je n'osais pas parler, risquant de provoquer à nouveau une dispute. Eoline et le garçon se connaissaient-ils d'avant la catastrophe ou l'avait-elle recueilli ? Je laissais de côté mes questionnements et finis par m'endormir.

THE S.E.V.E.N.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant